mercredi 24 avril 2024

Fallout (série, saison 1)

Une terrible catastrophe nucléaire contraint les survivants à se réfugier dans les abris de Vault-Tec, des bunkers anti-atomiques construits pour préserver l'humanité en cas d'apocalypse. Deux cents ans plus tard, le jeune Lucy quitte l'Abri 33 et s'aventure à la surface, dans la surface, à la recherche de son père, dans un monde dévasté et violent.

Malade depuis quelques jours, pas grand chose à faire sinon dormir, prendre mes médocs et binge-watcher quelques séries.

D'abord adaptation du jeu vidéo éponyme, la série Fallout va bien plus loin en nous proposant un voyage au cœur de l'apocalypse et des Terres Dévastées où s'affrontent plusieurs factions. Le destin de plusieurs personnages se croisent; d'abord celui de Lucy qui cherche à retrouver son père enlevé par des pillards, celui de Maximus, écuyer de la Confrérie de l'Acier, en quête de reconnaissance et d'un sens à sa vie, et enfin celui d'une goule pistolero, sorte de mort-vivant, chasseur de primes qui suit sa propre quête personnelle.

La série a l'intelligence de proposer une histoire originale et de la développer non seulement au travers des trajectoires des trois protagonistes - Lucy, Maximus et la Goule - mais aussi via une foultitude de personnages secondaires bien trouvés et qui ne se contentent pas d'être un élément de décor. On sent que chaque détail, chaque épisode apporte des choses au récit, dessinant petit à petit le tableau glaçant de la révélation de l'épisode final.

L'univers dépeint est riche et original, les décors fabuleux, une ambiance post-apocalyptique décalée avec des situations parfois assez grotesques mais qui sont bien raccord avec le côté foutraque de Fallout. Les montres sont bien bizarres, les habitants d'abri vraiment trop bizarres - pas bon de rester enfermés sous terre pendant deux siècles - et le reste du monde quelque part entre le gars peinard qui élève ses poules sans rien demander à personne et le cannibale féroce.

J'ai pris beaucoup de plaisir à regarder cette série, que je recommande. Attention: certaines scènes et bestioles sont franchement dégueu et pourraient choquer les plus sensibles.

Grosse source d'inspiration pour tous vos jeux de rôle post-apo, de l'officiel Fallout à Apocalypse World en passant par Mutant Future.

mardi 23 avril 2024

L'île au trésor (Robert Louis Stevenson)

La vie du jeune Jim Hawkins bascule le jour où un marin ivrogne et balafré s'installe dans l'auberge tenue par ses parents. Qui est réellement celui que l'on surnomme le "capitaine" ? Pourquoi se cache t-il ? Une nuit, des pirates attaquent l'auberge. Jim n'a que le temps de s'enfuir, emportant avec lui le secret du vieux forban : la carte d'une île abritant un fabuleux trésor.

(je profite d'un arrêt maladie pour terminer une lecture)

Grand classique de la littérature, récit archétypal des histoire de pirates, lecture scolaire il y a fort longtemps, redécouverte aujourd'hui. Une oeuvre qui mérite qu'on s'y replonge de temps en temps, pour retrouver les origines de l'aventure, bien avant Pirates des Caraïbes. Un must et une formidable inspiration pour vos jeux de rôle de piraterie, Capitaine Vaudou et autre Pavillon Noir.

samedi 20 avril 2024

Rebel Moon, Part Two - The Scargiver

Kora et les guerriers survivants se préparent à défendre Veldt, leur nouveau foyer, ainsi que son peuple contre le général Atticus Noble.

Seconde partie de la saga Rebel Moon de Zack Snyder, on retrouve Kora et les guerriers survivants du premier opus, prêts à défendre la planète Veldt et le village contre le général Atticus Noble, ressuscité par la science du Monde-Mère.

Un village menacé, un groupe de combattants déterminés à le défendre, et des paysans apeurés, ça ne vous rappelle rien. On est clairement dans un schéma narratif usé jusqu'à la corde. Cela étant, la recette fonctionne assez bien. Le film est divisé en deux parties; dans la première heure, on retrouve Kora et ses acolytes, on en découvre un peu plus sur chacun.e d'eux.elles et on assiste aux préparatifs pour la défense du village. Parallèlement, on assiste à la résurrection du méchant, qui revient encore plus énervé. La seconde heure de film, c'est un affrontement épique, à grands renforts de combats au ralenti, d'explosifs et de moments de bravoure.

Sans être original, ce film reste divertissant et propose une esthétique plutôt inspirante, entre les sept samouraïs et Warhammer 40.000. Quelques inspirations sympas à replacer dans un scénario space-opéra.

L'Artisanat du roman (Thomas Lavachery)

Les académies existent pour la peinture, la sculpture, la musique. S’agissant du roman, l’inspiration serait seule à l’oeuvre. Tout viendrait des Muses et rien de la technique. C’est du moins l’idée qui a longtemps prévalu dans les milieux littéraires francophones. Une évolution se dessine cependant, et les cours d’écriture créative, ateliers et autres workshops commencent à fleurir en France et en Belgique.

Thomas Lavachery, romancier, chargé d’un cours de pratique de l’écriture pour la jeunesse à l’Université de Lille, livre ici ses idées sur l’art de la fiction. Ses réflexions sur les grands ressorts du roman - l’intrigue, les personnages, les descriptions, les dialogues - sont illustrées de maints exemples et prolongées par des exercices d’écriture. L’Artisanat du roman propose une initiation personnelle et passionnée à ce métier si beau : romancier.

« Écrire n’est pas différent des autres activités humaines, assure l’auteur. La maîtrise technique est source de bonheur. »

Un ouvrage des plus intéressants; l'auteur nous livre et nous partage son expérience en tant que romancier, plus spécifiquement dans le domaine de la littérature jeunesse, avec des exemples, des anecdotes, des exercices pratiques; on est ni plus ni moins face à un cours de littérature, proposé de manière claire et ludique, illustré par l'auteur lui-même.

Tous les grands thèmes et sujets liés à la littérature sont abordés: le point de départ d'un roman, la construction du récit, les éléments de dramaturgie et l'ironie dramatique, une réflexion sur l'originalité, les personnages, les descriptions, les dialogues, le roman historique, les débuts et les fins des histoires, le style, jusqu'à des conseils sur la mise en page, le choix d'un.e illustrateur.trice, comment gérer (ou pas) les critiques, les éditeurs et le choix de la couverture. Ca ratisse large, c'est très bien écrit, ça se lit aisément et c'est passionnant. Ca donne envie d'écrire. Un ouvrage à mettre littéralement entre toutes les mains, romancier.ière accompli.e.s comme écrivrain.e.s débutant.e.s.

lundi 15 avril 2024

Dryante Zan (musique)

Petit coup de pub pour un artiste que j'apprécie beaucoup: Dryante  nous propose des covers de jeux vidéo et de séries, en plus de petites mises en scènes très immersives; idéal pour sonoriser vos sessions de jeux de rôle.

vendredi 12 avril 2024

Nell Rebelle

Nell est une jeune femme rusée et courageuse qui devient malgré elle le plus célèbre bandit de l’Angleterre du XVIIIe siècle après avoir été injustement accusée de meurtre. Aidée par un esprit courageux du nom de Billy Blind, elle se rend compte que le sort ne l’a pas dévoyée par hasard.

Une mini-série somme tout assez sympathique, pleines de péripéties et de rebondissements, un soupçon de magie, pas mal de bons sentiments, et le tour est joué. Un divertissement familiale. A regarder sans trop se prendre la tête. Plaisant sans être exceptionnel.

Vaesen, lecture commentée #4

On attaque vraiment le gras du jeu avec le chapitre consacré aux Vaesen; attention, si vous comptez jouer au jeu, le contenu de ce chapitre vous est interdit. On y découvre la nature des Vaesen, leurs secrets, leurs faiblesses et leurs relations paradoxales avec les humains. Autant d'informations que les PJ découvriront au cours de leurs aventures et des mystères auxquels ils seront confrontés. Joueurs, joueuses, passez votre chemin (mais vous pouvez continuer à lire cet article sans danger de spoiler)

Après une rapide tentative de classification des Vaesen, on découvre quelques endroits où on peut les trouver, on évoque leurs magies, enchantements, malédictions, sortilèges.

Sont ensuite expliquées les règles de jeu spécifiques aux Vaesen, le combat et le bannissement. On a également une liste d'objets magiques permettant de se prémunir des Vaesen.

Chaque Vaesen bénéficie d'une fiche avec description, caractéristiques, illustration (très jolie), ses pouvoirs magiques, son secret et des exemples de conflits comme autant d'accroches d'aventures. L'ensemble forme un bestiaire riche et original, chaque créature pouvant faire l'objet d'un ou plusieurs mystères.

Le chapitre suivant intitulé Le mystère aborde la construction d'une aventure: comment créer et diriger une aventure: choix d'un Vaesen, conflits, lieux de l'aventure, atmosphère, indices, compte à rebours des catastrophes à venir (un peu comme les horloges des PbtA); la structure d'un mystère avec son prologue, l'invitation, les préparatifs et le voyage, l'arrivée sur le lieu principal du mystère, les lieux à visiter, les défis à proposer aux personnages, la confrontation avec le Vaesen, le mode campagne, des techniques et des conseils pour la meneuse de jeu, bref, un chapitre massif vous donnant les clés pour construire et mener vos aventures.

Le dernier chapitre est une aventure intitulée La danse des songes. Les dernières pages du livre de jeu reprenne une série de tableaux, des tables d'historiques, très utiles lors de la création d'un personnage.

L'ensemble se conclue par la fiche de personnage et la fiche du quartier général.

Qu'ai-je pensé de Vaesen? Je me suis intéressé à Vaesen suite au visionnage de l'ouverture critique de Rôliste TV. L'univers de Vaesen - la Scandinavie mythique du XIXe siècle, peuplée de créatures mystérieuses issues du folklore - est intrigant et original. On est sur un jeu de découverte et d'exploration, de l'horreur aussi mais pas uniquement car pour moi les Vaesen ont aussi un part d'émerveillement. On flirte un peu avec une folie proche de celle proposée par le mythe lovecraftien, mais avec une approche et un contexte tout à fait original, et à la différence qu'ici les Vaesen ne sont pas foncièrement mauvais ou malfaisants, contrairement aux entités du Mythe.

Le moteur de jeu, le Year Zero Engine, se décline parfaitement bien avec le thème. J'ai retrouvé certaines mécaniques et éléments que j'avais vus dans Alien, ce qui aide grandement à la compréhension des règles, sans tomber dans le système générique qui dénature l'univers.

Les illustrations sont somptueuses et les chapitres consacrés au monde du jeu, les histoires, les lieux, les créatures, sont passionnants et donnent envie d'écrire des mystères et de les faire jouer.

L'idée du quartier général est brillante et permettra de rassembler aisément les personnages autour d'un pôle commun.

Un jeu qui peut à mon avis fonctionner en one-shot mais qui déploiera toute sa puissance en mode campagne. Il mérite qu'on prenne du temps pour l'explorer et en distiller les éléments petit à petit.