jeudi 19 avril 2018

Troy, Fall of a City (Netflix)

Troy, Fall of a City est une série historique Netflix narrant l'épopée de l'Iliade d'Homère, l'amour contrarié d'Hélène et de Paris, la guerre de Troie, l'affrontement épique d'Achille et d'Hector, les fourberies des dieux de l'Olympe, les ruses d'Ulysse et le fameux cheval de Troie. On retrouve tout ça et bien d'autres choses encore dans cette série de 8 épisodes, fort bien réalisée par ailleurs.
Bien entendu, on connaît la fin de l'histoire et on sait le destin des uns et des autres; cela n'enlève rien à la magie d'épopée aussi célèbre que l'Iliade, histoire faisant partie de notre héritage culturelle et quasiment de notre inconscient collectif.
Certains pourront pinailler sur la manière dont certains passages de l'Iliade ont été adaptés à l'écran; pour autant, Troy, Fall of a City reste une série de très bonne facture, intéressante et instructive, à l'intrigue certes connue mais bien menée. 
C'est aussi et surtout à mes yeux une inspiration à réutiliser pour de futures parties de jeu de rôle dans la Grèce Antique, quel que soit le jeu.
Parmi les jeux possibles, on peut rapidement citer Agon, Oikouménè ou encore Antika, à moins que vous ne préfériez un bon vieux Livre Dont Vous Êtes Le Héros avec les aventures d'Althéos dans les Chroniques Crétoises
Tous les chemins mènent à Troie.

dimanche 15 avril 2018

Dream Askew (Avery Alder)

Dream Askew est un jeu de rôle d'Avery Alder. Il s'agit d'un hack d'Apocalypse World, sans meneur de jeu et sans dé, proposant aux joueurs·euses d'incarner des membres d'une communauté queer dans un monde où l'apocalypse n'a pas encore touché l'entièreté du monde mais s'étend par vagues successives. Les participant·e·s seront invité·e·s à construire le ou les cadres de jeu, décrivant l'enclave queer où ils·elles ont trouvé refuge, les pénuries qui frappent leur communauté, les dangers extérieurs comme les gangs de pillards et la société intacte, celle qui au-dehors n'a pas encore été frappée par l'apocalypse. Les joueurs·euses pourront imaginer comment leurs personnages survivent et se positionnent par rapport à la société extérieure potentiellement hostile mais aussi par rapport aux autres habitant·e·s de l'enclave.
Le jeu s'articule autour de plusieurs livrets de personnages. L'Iris dispose de pouvoirs psychiques issus du Maelstrom. Le Maestro organise les échanges commerciaux et le troc au sein de la communauté. La Suture joue le rôle de médecin et de mécano. Le Tigre est le maître d'un gang, d'une bande armée protégeant l'enclave (ou pas). La Torche incarne la religion ou du moins les croyances qui ont cours au sein de la communauté. Le Nouveau vient d'arriver dans l'enclave et doit faire ses preuves.
En plus de ces livrets, le jeu propose des cadres comme autant d'aspects de l'univers de jeu que les joueurs·euses seront invité·e·s à mettre en scène: l'Enclave Queer, les Pénuries, le Maelstrom Psychique, la Société Intacte, les Gangs Alentours.
Comme il n'y a pas vraiment de meneur de jeu, chaque cadre sera pris en charge par un participant·e et enrichi au fur et à mesure de la partie.
Ce billet a été écrit à partir de la traduction proposée par Kalisto et d'un compte-rendu de partie, le tout croisé avec le jeu en VO et des enregistrements de parties sur Youtube.
Le thème queer ajoute une certaine couleur au jeu mais ne m'a pas paru indispensable, même si je comprends son importance pour l'auteure dans l'écriture et la conception du jeu.
Pour moi, l'intérêt du jeu, outre son invitation à réfléchir sur la place de l'inclusion dans notre hobby, réside dans le fait que le jeu propose de jouer à Apocalypse World sans MC et sans dé, d'une manière encore plus participative.
Que vous soyez sensible ou non à l'inclusion et aux thématiques queer, ce jeu reste un OVNI ludique des plus singuliers, à lire et à jouer pour une expérience de jeu tout aussi singulière.

jeudi 12 avril 2018

Future World

Un petit billet rapide en passant pour signaler le trailer de Future World
De prime abord, ça s'annonce comme un vrai nanar mais c'est du post-apo qui sent bon l'Apocalypse World
Au casting, on a quand même quelques pointures: James FrancoMilla "Resident Evil" JovovichLucy Liu et la surprenante Suki Waterhouse dont j'ai retenu la prestation singulière dans The Bad Batch.
Pas sûr que j'irai le voir en salle (pour le coup, ça sera du direct-to-dvd) mais je vais malgré tout le garder à l’œil.

mercredi 11 avril 2018

Altered Carbon (Netflix)

Altered Carbon est l'adaptation en série du roman éponyme de Richard Morgan.

Dans un avenir pas si lointain, la mort n’est plus définitive: vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n’est plus qu’un accident de parcours : il a déjà été tué plusieurs fois. C’étaient les risques du métier dans les Corps Diplomatiques, les troupes d’élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Mais cette fois, on le ramène sur Terre pour mener l’enquête : un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants ?

J'ai lu le roman il y a longtemps et je vais sans doute devoir le relire si je veux comparer le roman et la série. Cela étant, même sans avoir lu le roman (ou en n'en gardant qu'un souvenir lointain), je dirais que Netflix a fait un excellent boulot d'adaptation, posant en images et en action les grands principes abordés dans le roman d'origine, développant l'intrigue de manière très satisfaisante, allant jusqu'à étendre certains arcs narratifs et étoffer certains personnages secondaires. J'ai dévoré les 10 épisodes en moins d'une semaine.
Si vous aimez les intrigues à tiroirs dans un environnement cyberpunk, si vous cherchez des idées pour vos parties de Cyberpunk ou de The Sprawl alors vous devez voir Altered Carbon.

mardi 10 avril 2018

The Shape of Water

Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultra-secret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsque elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres.

Guillermo Del Toro nous livre ici une fable moderne sur la tolérance et la découverte de l'autre, même si l'autre est vraiment très différent; et pour cause puisque l'autre est incarné par une étrange et fascinante créature aquatique avec laquelle Elisa va nouer une non moins étrange complicité.
Au-delà de cette histoire d'amour hors du commun, on devine un plaidoyer pour la tolérance par opposition à la violence et aux préjugés de l'Amérique de la fin des années 50 alors en pleine guerre froide.
Le "méchant" de l'histoire, Strickland incarné par Michael Shannon, exerce son autorité haineuse autant sur la créature aquatique que sur les employés du complexe de recherche qu'il considère comme inférieurs. Certaines répliques rappellent à quel point l'Amérique de cette époque était raciste et intolérante vis-à-vis des homosexuels. Quand on voit certains faits divers, on peut parfois se demander si les choses ont vraiment changé.

Autant le dire tout de suite: j'ai adoré ce film autant pour son histoire que pour son esthétique.
La créature, physiquement très proche d'Abe Sapien (Hellboy) et de L'Etrange Créature du Lac Noir, est véritablement intrigante. On développe très vite de l'empathie pour elle. Dans ce film, les monstres ne sont pas ceux qu'on croit: Strickland est un méchant très efficace, qu'on déteste dès son apparition à l'écran. 
Mention spéciale pour le personnage d'Elisa, jouée par Sally Hawkins. La jeune femme étant muette, toutes les émotions et les dialogues passent par la gestuelle et l'attitude, d'une manière bien plus efficace que par la parole.
Les personnages secondaires sont eux aussi à souligner: Zelda, la collègue d'Elisa et Gilles, son voisin de palier, peintre incompris.
L'histoire présentée comme un conte moderne vous happe dés la première image, même si au final, le scénario lui-même est assez classique.
La Forme de l'Eau est un chef d'oeuvre tout simplement.
Pas étonnant qu'il ait récolté autant d'Oscars (13 nominations, 4 Oscars gagnés).