Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultra-secret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsque elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres.
Guillermo Del Toro nous livre ici une fable moderne sur la tolérance et la découverte de l'autre, même si l'autre est vraiment très différent; et pour cause puisque l'autre est incarné par une étrange et fascinante créature aquatique avec laquelle Elisa va nouer une non moins étrange complicité.
Au-delà de cette histoire d'amour hors du commun, on devine un plaidoyer pour la tolérance par opposition à la violence et aux préjugés de l'Amérique de la fin des années 50 alors en pleine guerre froide.
Le "méchant" de l'histoire, Strickland incarné par Michael Shannon, exerce son autorité haineuse autant sur la créature aquatique que sur les employés du complexe de recherche qu'il considère comme inférieurs. Certaines répliques rappellent à quel point l'Amérique de cette époque était raciste et intolérante vis-à-vis des homosexuels. Quand on voit certains faits divers, on peut parfois se demander si les choses ont vraiment changé.
Autant le dire tout de suite: j'ai adoré ce film autant pour son histoire que pour son esthétique.
La créature, physiquement très proche d'Abe Sapien (Hellboy) et de L'Etrange Créature du Lac Noir, est véritablement intrigante. On développe très vite de l'empathie pour elle. Dans ce film, les monstres ne sont pas ceux qu'on croit: Strickland est un méchant très efficace, qu'on déteste dès son apparition à l'écran.
Mention spéciale pour le personnage d'Elisa, jouée par Sally Hawkins. La jeune femme étant muette, toutes les émotions et les dialogues passent par la gestuelle et l'attitude, d'une manière bien plus efficace que par la parole.
Les personnages secondaires sont eux aussi à souligner: Zelda, la collègue d'Elisa et Gilles, son voisin de palier, peintre incompris.
L'histoire présentée comme un conte moderne vous happe dés la première image, même si au final, le scénario lui-même est assez classique.
La Forme de l'Eau est un chef d'oeuvre tout simplement.
Pas étonnant qu'il ait récolté autant d'Oscars (13 nominations, 4 Oscars gagnés).
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