J'ai (enfin) vu
l'épisode VII de Starwars et mes yeux saignent. J'avais d'énormes attentes pour ce nouvel opus de la saga. J'avais eu la chair de poule en visionnant les bandes annonces; malgré tout, je suis sorti de la salle de cinéma avec une impression très mitigée.
Mon sentiment en quelques mots:
Starwars VII, c'est comme manger un plat de la veille réchauffé au micro-ondes. Le plat d'origine était délicieux; réchauffé le lendemain, c'est pas mauvais, on retrouve un peu le goût du truc de la veille
MAIS ce n'est jamais aussi bon.
En tant que fan de la première heure et connaisseur de l'univers de
Georges Disney Lucas, j'ai évidemment très vite fait le rapprochement entre la trame de l'épisode IV et celle de ce nouvel épisode (bonjour
Joseph Campbell). L'histoire est construite sur le même schéma et pour chaque personnage de l'épisode IV, on a un ou plusieurs personnages correspondant dans l'épisode VII.
Luke, jeune fermier sur Tatoïne se retrouve propulsé dans un combat épique lorsqu'une mission lui tombe du ciel (C3PO et R2D2 transportant les plans de l'Etoile Noire). Ici, on a Rey (notre pseudo Luke), jeune pilleuse d'épaves abandonnée par ses parents sur Jakku, qui se retrouve elle-aussi embrigadée dans une lutte entre le Premier Ordre et la Résistance, Finn, le stormtrooper repenti, et le petit robot BB8 assumant en partie les rôles de C3PO et R2D2 en tant qu'éléments perturbateurs et porteurs de mission); à souligner aussi cette fâcheuse habitude qu'a la Résistance de planquer des plans ultra sensibles dans des robots en vadrouille (pas trop original). A noter également les ressemblances évidentes entre Jakku et Tatoïne.
Après, on a la rencontre avec Han Solo et Chewbacca; ici on prend les mêmes et on recommence. Idem pour Leia, toujours à la tête de la Résistance/Rébellion.
J'allais oublié le pilote Poe Dameron qui ressemble trait pour trait à Wedge Antilles, un des pilotes ayant participé aux attaques des deux Etoiles Noires dans les épisodes IV et VI.
Entre temps, on a eu l'occasion de découvrir le Dark Vador de service, Kylo Ren ainsi que le Guide Suprême, équivalent de l'Empereur Palpatine.
On a même droit à une Etoile Noire, encore plus grosse que les deux précédentes. Là, on a dépensé sans compter.
L'histoire continue avec une course-poursuite pour amener les plans à la Résistance et délivrer Rey qui s'est faite capturée par le méchant. Quelques planètes se font détruire par l'Arme du Premier Ordre. On y retrouve la fuite du Faucon Millenium pour atteindre Yavin, le plan foireux de Luke Skywalker et Han Solo pour délivrer la princesse Leia et la destruction d'Alderaan (parce que les méchants, ils ne sont pas là pour rigoler et détruire des planètes, ça calme tout le monde).
On continue tranquillement à suivre la trame fictionnelle de l'épisode IV.
Et pour le final, on a une attaque en règles du Starkiller (l'Etoile Noire version épisode VII), une confrontation oedipienne entre Han Solo et Kylo Ren et un combat final entre Rey/Finn et Kylo Ren.
Le plan final du film nous montre un Luke Skywalker vieux et fatigué qui n'est pas sans rappeler Obiwan dans l'épisode IV. La boucle est bouclée. On est prêt pour un remake de l'épisode V: le Premier Ordre/Empire contre-attaque.
Bon, d'accord, je suis un peu dur, et on a toujours tendance à brûler ses idoles. Pourtant, encore maintenant, plus de 24 heures après avoir vu cet épisode VII, je ne peux m'empêcher de regretter le manque d'originalité du scénario; sans doute J.J Abrams a-t-il eu peur de trahir la saga. On dit que les vieilles recettes, ça marche toujours. Mais pour le coup, j'ai peur que cette nouvelle trilogie qui s'annonce ne soit qu'un pâle remake de la trilogie originale.
L'univers étendu proposait pourtant pas mal de pistes intéressantes: je pense à l'Amiral Thrawn qui aurait fait un ennemi assez épatant. Une histoire autour de la création d'une nouvelle académie Jedi par Luke aurait pu être pas mal non plus (un fait évoqué brièvement dans l'épisode VII mais malheureusement reléguée au rang de péripétie du passé).
Côté technique et visuel, rien à redire. On a des stormtroopers bien stylés, des chasseurs TIE et des X-Wing qui se pourchassent en nuées virevoltantes, des gros croiseurs plein de cannons laser et un Faucon Millenium toujours aussi véloce.
Les séquences de combat spatial sont toujours aussi prenantes, même si bien entendu on retrouve une attaque de l'Etoile Noire/Starkiller assez classique du genre (comme expliqué plus haut).
Les effets spéciaux, explosions mais aussi créatures extraterrestres et paysages, sont à la hauteur d'un
Starwars. Un bon point pour les vues de
Jakku jonchées des restes de croiseurs impériaux abattus et de
quadripodes renversés.
La musique de John Williams est également au rendez-vous.
En résumé, cet
épisode VII est techniquement et visuellement assez réussi;
J.J. Abrams a fait son job de réalisateur. Côté scénario, on nous sert un plat réchauffé, au goût pas déplaisant mais pas à la hauteur de ce qui était attendu. On a droit à un film miroir épisode IV/VII qui remet les pendules à zéro et nous prépare à une trilogie qui pourrait bien n'être qu'un remake "sans le dire" de la trilogie précédente, et ça, c'est dommage.
En tant que fan de la première heure de
Starwars, je ne regrette évidemment pas d'avoir été voir ce nouvel opus de la saga mais j'en sors déçu et pas très optimiste pour la suite.
J.J. Abrams avait pourtant bien réussi à
rebooster la franchise
Star Trek. Pourquoi ai-je l'impression que pour l'oeuvre de
Lucas, ce n'est pas le cas?