Peu de choses à retenir de ce film; le roman est bien plus riche et passionnant que cette pale adaptation au grand écran. On pourra simplement retenir quelques visuels plaisants comme le bar Les Bras de l'Amiral où les vampires de Londres se retrouvent pour deviser, ou encore le look d'Akasha, la souveraine des vampires.
Entretien avec un vampire, autre adaptation sur grand écran d'un roman d'
Anne Rice, oeuvre fondatrice et film à l'esthétique très réussie (à mon humble avis). On pourra toujours ergoter sur le choix des acteurs mais personnellement je trouve que
Tom Cruise fait un
Lestat tout à fait honorable;
Brad Pitt en vampire désespéré très convainquant et
Kirsten Dunst une petite fille vampire assez troublante.
Même
Antonio Banderas dans le rôle d'
Armand fait le boulot.
Le film suit d'assez près l'intrigue du roman (si mes souvenirs de lecture sont bons), alternant beauté gothique et scènes sanglantes.
Côté inspiration et ré-utilisabilité en jeu de rôle, on a droit à plusieurs époques de la vie (si on peut dire) d'un vampire; on nous présente une
Nouvel Orléans, fin du 18ième siècle, pleine d'opportunités d'aventures nocturnes et une vieille
Europe peuplée de vampires comédiens jouant leurs propres rôles, glissant vers la folie et l'ennui. L'idée du
Théâtre des Vampires est excellente et utilisable telle quelle dans un scénario de
Vampire.
La musique de ce film est un chef d'oeuvre d'ambiance sombre. Le
Libera me de la scène d'ouverture met tout de suite le ton.
Entretien avec un vampire reste pour moi une référence en matière de films de vampires.
Les deux films présentés ci-avant sont tous deux des adaptations de l'oeuvre d'
Anne Rice, oeuvre qui a grandement inspiré le jeu de rôle
Vampire la Mascarade; on y retrouve notamment la notion même de
Mascarade puisque à plusieurs reprises
Lestat et
Marius mentionnent l'importance du secret, secret motivé par le fait que les vampires, si puissants soient-ils, sont vulnérables durant la journée. Ces deux films nous montrent la naissance du vampire à travers ce que le jeu de rôle appelle l'
étreinte, ce macabre rituel qui consiste, au seuil de la mort après avoir été presque entièrement vidé de son sang par le vampire, à boire le sang du vampire pour en devenir un à son tour.
Lestat et
Louis entament, chacun à leur manière, la quête des origines, la recherche du premier vampire, de la genèse de leur race maudite. C'est également un thème abordé par le jeu de rôle
Vampire, même si dans ce cas précis les origines du premier vampire dans
V:tM sont différentes que celles proposées dans l'oeuvre d'
Anne Rice.
Autre genre, le film de vampires et de baston:
Blade avec
Wesley Snipes nous propose de suivre les aventures musclées d'un être mi-humain mi-vampire qui a voué son existence à l'extermination des suceurs de sang.
On est clairement dans le film de baston qui s'assume et on rejoint le côté bourrin de
V:tM; le personnage de
Blade pourrait être issu du clan
Brujah.
La scène d'ouverture avec le discothèque clandestine dans l'arrière-cour d'une boucherie industrielle et la douche de sang restent un grand classique du genre, ainsi que le combat au katana (et cela même si du coup tous les joueurs de
Vampire veulent se battre au sabre).
On a droit à des énormités comme l'injection d'un cocktail à base d'ail censé empêcher la transformation en vampire, ou la sensibilité des vampires à l'argent (je pensais que cela concernait uniquement les loups-garous), et on peut devenir vampire juste en se faisant mordre (pas d'
étreinte), des vampires se promenant au soleil protégés par de la crème solaire
écran total et des lunettes de soleil (à mourir de rire).
On devine aussi qu'il existe deux sortes de vampires: la race pure et les humains transformés.
L'assemblée des vampires en costume face à
Deacon Frost fait furieusement penser à la
Camarilla appliquant la stricte
Mascarade face au
Sabbat prônant la supériorité des vampires sur la race humaine.
On mentionne également le
livre d'Erebus, l'histoire des vampires, et le mythe vampirique de
La Magra, prophétie impliquant un
Dieu du Sang. On est fort proche du
Livre de Nod et de la
Géhenne de
Vampire La Mascarade.
Bref, malgré son approche fourre-tout vampirique,
Blade contient des éléments qu'on retrouve même déformés dans le jeu de rôle
Vampire. Si vous comptez proposer à vos joueurs une approche
baston du monde de la nuit,
Blade reste une bonne source d'inspiration.
Autres films mettant en scène les vampires et leurs ennemis, la série
Underworld avec la superbe
Selene (jouée par
Kate Beckinsale). Dans cette série, l'accent est mis sur la guerre millénaire que se livrent les vampires et les
lycans (comprenez les loups-garous).
La série compte à ce jour quatre opus, de qualité très variable.
Si vous comptez proposer une table mixe vampires/loups-garous, cette série de films peut vous aider à poser les visuels et l'ambiance adéquate.
A noter que le pitch principal du premier opus de la série a été le centre d'une polémique entre la production du film et le société
White Wolf, éditeur des jeux de rôle
Vampire et
Loup-Garou, ce dernier accusant la société cinématographique de plagiat.
Je ne sais pas si les accusations étaient fondées ou non. Quoi qu'il en soit, le buzz a fait couler beaucoup d'encre à l'époque.
Pour l'anecdote, le magazine
Casus Belli avait à l'époque proposer les fiches des différents protagonistes du film, si d'aventure un groupe de joueurs aurait eu l'idée saugrenue de vouloir rejouer l'histoire du film.
Dernier film de vampires qui me revient en mémoire, l'énigmatique
Only Lovers Left Alive que j'ai chroniqué sur ce blog au mois de janvier dernier.
Là, on est face à un petit bijou d'esthétique et d'ambiance sombre et baroque. Ici pas de bagarre au sabre ou de chasse nocturne sanguinolente. On navigue dans une longue nuit feutrée peuplée de vampires nostalgiques et mélancoliques. Je vous invite à relire
mon billet sur le sujet.
Only Lovers Left Alive est à la fois un ovni et une perle.
Au fil des pages du
kit d'introduction à Vampire (voir ma lecture
jeu de rôle du moment), je me remémore des passages et je revois des images de ces différents films, pour le meilleur et pour le pire si j'ose dire.
Cela faisait un moment que l'envie me titillait de me replonger dans le Monde des Ténèbres. Mais lire (ou relire) le pavé de plus de 500 pages qu'est devenu
Vampire The Masquerade me paraissait un écueil difficile à franchir. J'ai donc opté pour une approche plus légère en relisant le kit d'introduction, en écoutant quelques musiques inspirantes et en revisionnant ces quelques films.
Et je dois reconnaître que l'expérience était assez plaisante, avec un soupçon de nostalgie. De là à entamer l'écriture de quelque scénario, il n'y a qu'un pas...