Ce vendredi, on a continué une campagne Adamante motorisé par les Chroniques Oubliées.
Le groupe se compose de quatre personnages: un voleur, un magicien, une prêtresse et un barbare; je joue le barbare. C'est Serge, le co-auteur d'Adamante, qui est aux commandes. Comme pour les deux précédentes parties, ça a tourné tout seul. Côté histoire, le meneur de jeu s'est surpassé en nous proposant une aventure dans la continuité de la campagne en cours; au programme, de l'exploration, une PNJ énigmatique, des hommes-lézards assez hostiles et pour finir un dragon noir (heureusement encore assez jeune) et un combat final assez épique.
Cette partie de près de quatre heures est une preuve supplémentaire que les règles D&D simplifiées proposées dans les Chroniques Oubliées sont un outil parfaitement adapté pour faire du donj' décomplexé, sans se prendre la tête, et qu'elles conviennent autant à des novices qu'à des vieux grognards (la majorité du groupe pratiquant le jeu de rôle depuis une bonne vingtaine d'années).
Pourtant, force est de constater que même si le d20 system est assez populaire et très simple d'emploi, il génère une certaine frustration chez les joueurs, et chez moi tout particulièrement, de par sa répartition statistique qu'on pourrait qualifier de plate. On a une chance sur 20 de faire n'importe quel résultat. Pas de courbe de Gauss. Rien qu'une désespérante et impitoyable ligne droite.
Pour vous en rendre compte de manière plus visuelle, je vous invite à aller faire un tour sur le site AnyDice et à soumettre les différentes configurations les plus souvent utilisées dans les jeux de rôle: 1D20, 2D6 ou xD6, 1D100, xD10, etc. Vous vous rendrez vite compte des différents résultats possibles pour chaque association de dés.
J'en suis venu à considérer d'un autre oeil les systèmes de jeu utilisant 2D6 ou 3D6; ils offrent une probabilité de résultats nettement moins aléatoire, et donc favorisent la réussite des actions des personnages.
Je vous invite à examiner de plus près les mécanismes de vos jeux favoris et à vous poser la simple question des probabilités de réussite/échec et de considérer ce fait mathématique avec l'esprit du jeu. Si on joue des héros, est-ce normal qu'on aie malgré tout une chance sur 20 de se vautrer lamentablement, et une chance sur 20 de surmonter triomphalement des épreuves. Je me le demande.
Cela dit, cet aspect bancale du d20 system passe généralement inaperçu, occulté par l'effervescence du jeu et l'immersion des joueurs dans la partie, et c'est très bien.