vendredi 30 mars 2018

La flotte perdue (tome 1) Indomptable

La flotte perdue de Jack Campbell est une saga de science-fiction militaire comptant actuellement 6 tomes, à laquelle on peut ajouter trois autres séries connexes Par-delà la frontière, Etoiles perdues et La Genèse de la flotte.

Dans ce premier tome intitulé Indomptable, l'auteur nous plonge dans une guerre opposant l'Alliance aux forces des Planètes Syndiquées, appelées aussi Syndic. Cette guerre fratricide déchire l'univers depuis une centaine d'années. Au début du récit, la flotte de l'Alliance est tombée dans une piège tendu par le Syndic. Ne reste pour la sauver que ce capitaine émergé d'un siècle d'hibernation, Black Jack Geary, devenu une légende suite à son sacrifice héroïque aux premiers temps du conflit.

On prend le récit en marche, alors que la flotte de l'Alliance vient de perdre son amiral en chef et que les forces du Syndic menacent de destruction ce qui reste de l'armada de l'Alliance.
Peu de temps avant cette tragique bataille, la flotte de l'Alliance avait récupéré la capsule de survie du commandant Geary, légende de l'Alliance connue sous le surnom de Black Jack Geary et que tous croyaient mort depuis près d'un siècle.
Malgré lui, Geary se retrouve à la tête de la flotte avec un objectif: ramener la flotte à bon port.
Face à un état major partagé entre la fascination et la méfiance, Geary a un atout: tacticien hors pair, il possède des connaissances en combat qui se sont perdues au fil des cent ans qu'a duré cette guerre.
Il compte bien les mettre à profit pour surprendre les forces du Syndic et sauver la flotte.
Malgré l'opposition à peine voilée de certains des commandants de la flotte, Geary réussit à s'imposer et à tenir les chiens de guerre du Syndic à distance.

On est clairement dans de la science-fiction militaire où la tactique et la hiérarchie sont les maîtres-mots. Même s'il est le commandant en chef de l'armada, Geary devra faire preuve tour à tour de diplomatie et de fermeté, ménageant ses alliés et contraignant ses opposants au sein même de la flotte. C'est un peu manichéen et on n'échappe pas à quelques caricatures mais cela reste plaisant à lire; le jeu d'influence entre les commandants et les descriptions de batailles spatiales sont assez jubilatoires.
Une lecture plaisante et un bon divertissement.

lundi 26 mars 2018

Bootleggers (John Harper)

Bootleggers est un jeu de rôle de John Harper, édité par One Seven (la structure d'édition de l'auteur).
Le jeu vous propose d'incarner des trafiquants d'alcool, des bootleggers, dans l'Amérique de la Prohibition.
Les joueurs·euses prennent la tête d'un gang et doivent mener à bien leur petite entreprise, la faire prospérer, acheter et vendre de l'alcool de contrebande, éviter les flics ou tenter de les soudoyer, faire face aux bandes rivales et se faire un place au soleil, le tout Propulsé par l'Apocalypse.
John Harper ne cache pas que ce Bootleggers est en quelque sorte une première mouture de Blades In The Dark. En effet, outre la création du gang et des personnages, le jeu propose une pléthore de règles pour gérer tous les aspects de la vie criminelle: trafic, achat et vente de la marchandise, contacts dans le milieu et la police, poursuite en voiture, fusillade; on dispose même de règles pour gérer les peines de prison, les blessures par balle et le séjour à l'hôpital ainsi qu'un joli tableau à double entrée pour déterminer les coups de fortune/malchance pouvant émailler la vie trépidante du gang. Le jeu se concentre sur le trafic d'alcool mais on peut aisément étendre ça à tout type d'activités criminelles.

Bootleggers: Smuggling Run est le premier jeu d'une série que John Harper n'a hélas pas encore terminée. Le gang évoluant par niveau, Smuggling Run couvre les 6 premiers niveaux d'expérience du gang; une suite, Turf War, est prévue, ou du moins annoncée dans le jeu.

Bootleggers est un petit jeu (19 pages) bien sympathique, vite lu et facile à prendre en mains; il est peut-être un peu sec au niveau du fluff mais propose une véritable boîte à outils pour animer des parties de jeu de rôle autour du thème de trafic d'alcool dans l'Amérique de la Prohibition.
Pour l'historique et le fluff, je ne peux que vous encourager à regarder l'excellente série HBO Boardwalk Empire et le film Lawless, inspirations assumées du jeu. Sans oublier Live By Night, autre très bon film de gangsters.

mardi 20 mars 2018

Le Podcast Dont Vous Êtes Le Héros 46, le Dieu Perdu (Dragon D'or)

Petit coup de projecteur sur le dernier numéro du Podcast Dont Vous Êtes Le Héros consacré au second volume de la collection Dragon d'Or intitulé Le Dieu Perdu. J'avais déjà eu l'occasion de relire/rejouer cet ouvrage et de le chroniquer dans un précédent billet. Ce podcast vient agréablement compléter ma critique. On retrouve toute la verve et le bagout de Xavier et Fred qui nous racontent leurs aventures dans la jungle et les couloirs sombres de la pyramide du dieu Katak, à la poursuite du maléfique sorcier Domontor, le tout saupoudré d'un brin de nostalgie.

jeudi 15 mars 2018

2d6+Cool : Macadabre, Moyen Métrage

J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais des podcasts diffusés par Volsung sur 2d6+Cool
J'en remets une couche avec la série Macadabre qui s'est encore étoffé d'un épisode supplémentaire, portant à six le nombre d'épisodes disponibles. 
C'est pour moi un réel plaisir de retrouver périodiquement de nouveaux épisodes de ce qui devient une véritable série radiophonique, alliance réussie entre la découverte de jeux d'une part et une certaine pratique du jeu de rôle d'autre part. A écouter de toute urgence !

mercredi 14 mars 2018

Starwars VIII - The Last Jedi

Gros rattrapage cinéma avec ce huitième opus de la saga Starwars, épisode médian de la nouvelle trilogie, intitulé The Last Jedi.
Je n'avais pas vraiment eu l'envie de le voir à sa sortie en décembre 2017; j'étais plein d'appréhension et de crainte vis-à-vis de ce nouvel épisode, d'autant que je n'avais pas trop aimé l'épisode précédent. Je n'avais pas été très tendre à l'époque.
Avec les années, on finit sans doute par voir les choses avec plus de sagesse (certains diront que je me ramollis) et un peu de recul.
Sans dire que ce huitième chapitre de la saga m'a plu, je lui reconnais néanmoins certaines qualités, la première étant de poser le socle d'une nouvelle ère starwarsienne où les vieux grognards comme moi n'auront sans doute plus vraiment leur place mais qui sera la fondation sur laquelle la franchise assurera son avenir avec de nouveaux fans; à en juger par l'enthousiasme de mes enfants qui ont vu le film à sa sortie en décembre 2017, je dirais que ce but est largement atteint.

Revenons à l'histoire: on est dans du Starwars assez classique avec une fois de plus la lutte entre le Bien et le Mal. Rien de nouveau. Bien évidemment, ce sempiternelle jeu de cache-cache entre un empire totalitaire et une poignée de rebelles, c'est le fond de commerce de toute la saga. Je n'ai rien contre ce thème. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher une fois de plus de faire des rapprochements scénaristiques entre ce huitième opus et l'Empire contre-attaque, lui aussi épisode médian d'une trilogie. Certains diront que je me répète mais les similitudes sont évidentes.
La Résistance est en fuite, comme la Rébellion en son temps; on a même droit à une évacuation d'urgence et à une course-poursuite tout au long du film.
Rey recherche Luke et espère qu'il acceptera de lui enseigner les savoirs et l'art Jedi, comme Luke recherchait Yoda et espérait lui aussi suivre ses enseignements. Luke refuse dans un premier temps puis finit par accepter, comme Yoda.
Rey pense qu'il y a encore du bon en Kylo Ren, comme Luke pour Dark Vador. Elle ne tient pas compte des avertissements de Luke et se jette dans la gueule du loup, comme Luke affrontant Vador sur BespinKylo Ren tend la main à Rey, comme Vador à Luke.
L'affrontement sur la planète Craint, étendues blanches de sel, rappelle les plaines gelées de Hoth; les quadripodes impériaux sont là aussi.
Bref, une foultitude d'images, de séquences et de situations similaires entre les épisodes V et VIII.
Ce n'est pas un mal mais j'ai comme l'impression qu'on nous raconte toujours la même histoire. Depuis 15 ans, on nous sert du Starwars, du Harry Potter et du Marvel à toutes les sauces. Des fois, j'ai envie d'autre chose.

D'autres choses ont eu tendance à me sortir de l'immersion ou m'ont tout simplement posé question.
Certains traits d'humour étaient bien trouvés mais d'autres tombaient totalement à côté; je pense à la diversion de Poe Dameron au début du film.
On nous propose des personnages potentiellement intéressants qu'on n'exploite pas et qu'on passe à la trappe vite fait bien fait; là, je pense par exemple à Phasma.
La séquence sur la planète Cantonica, avec le casino, est une péripétie divertissante mais qui n'apporte pas grande chose à l'histoire.
L'idée de détruire les vaisseaux du Premier Ordre avec un croiseur Mon Camalari en vitesse lumière est bien trouvée; on aurait pu y penser pour détruire les étoiles noires, non?
Et je n'épiloguerais pas sur l'usage exagéré de la Force par Leia (séquence Superman) qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Il faut croire qu'on ne tue pas une princesse Disney si facilement.

Cela dit, peut-être suis-je trop sévère avec ce huitième opus. Ce n'est pas un mauvais film en soi et pour le coup, Starwars VIII est un bon divertissement familial. Mes enfants ont adoré et s'ils sont fans de l'oeuvre de Lucas, c'est un peu grâce ou à cause de moi. Je vais sans doute continuer à surveiller de loin en loin les sorties Starwars mais je ne me fais plus d'illusion: le Starwars que j'ai connu est mort; il faut tourner la page et passer à autre chose. Et que la Force soit avec vous !

lundi 5 mars 2018

Le livre dont vous êtes la victime (Arthur Ténor)

Alex, un adolescent sans histoires, entre un jour dans une librairie... sinistre. Un livre à la couverture argent l'attire comme un aimant. Première erreur : Alex l'achète. Seconde : il l'ouvre. Le titre de cet ouvrage : Le livre dont vous êtes la victime. Fasciné, Alex se voit donner des ordres, qu'il commet la fatale imprudence de suivre...

Encore une lecture scolaire piquée à mon fils cadet cette fois. Le livre dont vous êtes la victime d'Arthur Ténor est un petit roman d'épouvante, assez court (190 pages) au style direct, écrit au présent (j'ai eu un peu de mal au début), une histoire qui démarre très vite et qui ne laisse pas le temps au lecteur de souffler ou de s'ennuyer, pour une lecture marathon d'un week-end.
L'histoire m'a rappelé une série de la fin des années 80 intitulée Vendredi 13, la boutique aux maléfices. La librairie étrange où Alex achète son exemplaire du Livre ressemble fort à la boutique du Diable tenue par Lewis Vendredi dans la série, boutique qui ne vend que des artefacts maudits bien entendu.

vendredi 2 mars 2018

The Bad Batch (Le Clan Maudit)

Une histoire d'amour bizarre dans un coin perdu du Texas au sein d'une communauté de cannibales.

Difficile de parler de The Bad Batch tant l'histoire est étrange et tordue.
Dans un coin perdu, quelque part au-delà de la frontière du Texas, dans le désert, Arlen est capturée par des cannibales; amputée du bras et de la jambe droite, elle réussit néanmoins à s'enfuir et rejoint la communauté de Comfort, une ville de hippies un lieu atypique, mélange de Burning Man et de décharge où ont trouvé refuge les paumés et les laissé-pour-compte de la société.
La ville est dirigée par The Dream, un guru (et trafiquant de drogues) qui vit retranché dans une bâtisse, entouré d'un harem de jeunes femmes armées et enceintes.

The Bad Batch est vraiment un film halluciné; on est plongé dans un monde alternatif où la civilisation n'existe plus. Elle a été remplacée par des règles de survie simples et un mode de vie au jour le jour, ponctué par des fêtes nocturnes et d'une consommation immodérée de drogues en tout genre.
On nous propose une panoplie de personnages hors normes: une survivante amputée et désabusée, un cannibale tout en muscles mais sensible, un ermite errant dans le désert, un guru moustachu et cynique, bref des personnages tout droit sortis d'une partie d'Apocalypse World. C'est d'ailleurs le jeu auquel j'ai tout de suite pensé en visionnant ce film et en imaginant comment on pourrait s'en inspirer en jeu de rôle.

Que dire de plus? The Bad Batch est un film étrange et dérangeant, une inspiration bizarre digne d'Apocalypse World, des images crues et choquantes (âmes sensibles s'abstenir), un Objet Cinématographique Non Identifié à regarder avec précaution.