vendredi 28 mai 2021

Those Dark Places, lecture commentée, #2

Je continue ma lecture commentée de Those Dark Places avec le chapitre intitulé GENERAL MONITOR’S SECTION, c'est-à-dire la section dédiée au MJ.

On revoit les bases, comme pour la section dédiée aux joueur.euse.s avec la description des caractéristiques et les situations où elles sont susceptibles d'être utilisées. Viennent ensuite les rôles d'équipage avec pour chacun la ou les caractéristiques prépondérantes.

Les règles de résolution sont une fois de plus expliquées mais du point de vue du MJ, avec la gestion des succès, des échecs, des succès partiels mais aussi des échecs et des succès automatiques, respectivement dans les cas où même en lançant le dé il est impossible de réussir ou à contrario dans le cas où la somme de la caractéristique et des bonus liés à la position d'équipage et autres dépasse déjà la difficulté de l'action.

On revient très brièvement sur l'équipement et le fait que l'utilisation d'un outil adéquat peut donner lieu à un bonus le cas échéant.

Comme je l'indiquait dans mon précédent billet, les combats dans Those Dark Places sont très risqués et presque toujours mortels. Déjà mécaniquement, les protagonistes ne possèdent pas beaucoup de points de vie (matérialisés par le score de Force, donc entre 1 et 4) et les armes peuvent tuer en un seul coup. De plus, l'environnement lui-même est assez hostile à la vie. Autant de raisons pour bien réfléchir avant de se lancer tête la première dans un combat. Ces risques sont clairement expliquées; aux joueur.euse.s de faire les bons choix s'ils veulent survivre.

L'espace est un lieu oppressant et les personnages seront soumis au stress et possiblement choqués ou déstabilisés. Cette section revient sur ces moments qui doivent être des points importants des histoires qui seront jouées dans Those Dark Places. Au MJ de bien doser la pression qu'il mettra sur les personnages car, oui, le stress peut tuer. Dans le cas où un personnage craque, il aura une crise, un pétage de plomb. Cette crise risque de le marquer durablement et pourra se représenter si le personnage se retrouve une nouvelle fois dans la même situation, avec les mêmes stimuli. Pour autant, un personnage pourra aussi tenter de vaincre sa peur. Dans ce cas, les effets en seront atténués. Tout cet aspect psychologique permet de construire et de poser une ambiance propre à créer des histoires horrifiques réussies. Le jeu permet et facilite cette mise en place avec quelques règles simples.

La section Running the simulation revient sur les différents rôles du Meneur.euse de Jeu: connaissance des règles, raconter l'histoire, décrire le cadre de jeu aux joueur.euse.s, jouer les PNJ, arbitrer la partie, le tout clairement expliqué et illustré par un exemple de partie. 

Les joueurs et leurs personnages ne sont pas en reste: les personnages ont sans doute une raison d'être embarqués dans cette tragique histoire. Ils font partie d'un équipage et auront très certainement une mission à remplir. Cela étant, le MJ pourra aider et encourager les joueur.euse.s à étoffer leurs personnages respectifs, proposer des aventures, plébisciter tel ou tel type d'histoires. De base, le jeu propose que les personnages fassent partie d'un Deep Space Support Team, DSST ou Duster. C'est un équipage type regroupant des individus aux compétences variées et compatibles afin de former une équipe efficace et directement opérationnelle. Aux joueur.euse.s et au MJ de voir si ce cadre par défaut leur convient ou non. En tout cas, c'est une base sur laquelle on peut démarrer assez vite et construire des histoires.

Sont ensuite présentés les différents types d'équipage suivant les types de vaisseaux qu'on peut croiser dans l'univers: cargos et transports de marchandises, stations d'exploitation de gaz ou de minerais, transports de personnes, vaisseaux de service (maintenance, entretien, etc), vaisseaux scientifiques, vaisseaux militaires, etc. Sont également abordés les différents lieux d'aventure comme les avant-postes, les centres de recherches, les stations gérant les ressources, les bases militaires, etc.

Les aventures dans Those Dark Places se présentent sous la forme de rapports concernant des situations problématiques; les PJ se verront confier des missions en relation avec ces rapports. Sont ici proposés plusieurs rapports comme autant de synopsis ou d'amorces pour des aventures.

Le jeu propose aussi un galerie de PNJ prêts à l'emploi. Grosso modo, les PNJ ont des fiches similaires à celles des Personnages Joueurs.

Comme dans Alien, l'univers de Those Dark Places a ses synthétiques appelés ici Synthetic Automatons ou SAM. Par ailleurs, on peut aussi jouer un synthétique.

Le chapitre suivant intitulé THE ARGENT III REPORT est une aventure complète autour de la réapparition d'un vaisseau de recherche, disparu depuis 60 ans. Les personnages sont envoyés dans un lointain système pour évacuer des travailleurs d'une raffinerie; à leur arrivée, ils constateront la disparition des ouvriers et la présence du mystérieux vaisseau ARGENT III.

L'ouvrage se termine par la fiche de personnage et quelques tableaux utiles.

Voilà qui conclue ma lecture de Those Dark Places. Qu'en ai-je pensé? A la lecture, Those Dark Places me semble être un très bon jeu, qui va droit au but, avec des règles simples et efficaces. L'ensemble est clair et les règles sont bien expliquées et illustrées d'exemples. Certaines choses sont un peu redondantes entre la section joueur et la section meneur mais un joueur qui lit uniquement la partie joueur aura tout ce qu'il lui faut pour démarrer. La partie Meneur est très complète et pédagogique. On a droit à une aventure d'une petite quinzaine de pages. Clairement ce jeu fait le taf et propose une alternative très accessible et à mon avis moins onéreuse que l'énorme Alien, tout en étant assez ouvert et finalement pas lié directement à une licence, ce qui finalement permet de jouer autant du Alien que du Outland. Si graphiquement, le jeu est très sobre, libre à vous d'illustrer vos parties avec les visuels que vous voulez.

jeudi 27 mai 2021

Outland

Un policier, William T.O'Neil, accepte le poste de prévôt d'une station de forage minier installée sur l'un des satellites de Jupiter. Une série d'incidents se produisent et les ouvriers ont un comportement très agressif. Le prévôt s’aperçoit alors qu'on les dope pour obtenir un meilleur rendement.

En pleine lecture de Those Dark Places, je me devais de revoir Outland, transposition d'une histoire de nouveau shérif dans la ville dans un cadre futuriste. Ici, le shérif s'appelle un prévôt et la ville perdue du Far West est remplacée par une station minière sur Io, un des satellites de Jupiter. L'histoire est assez classique du genre avec un policier têtu et intègre face à une organisation corrompue et dont l'unique but est le profit avant tout. Après une enquête rapide (dont on devine assez vite les ficelles), on a droit à un règlement de compte à O.K. Corral et une belle fusillade avec son petit lot de décompression explosive.

Une inspiration pour Those Dark Places, même si au final l'histoire est plus ou moins adaptable à d'autres contextes.

mercredi 26 mai 2021

Bilbo le Hobbit (J.R.R. Tolkien), relecture

Dans un trou vivait un hobbit. Ce n’était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d’une atmosphère suintante, non plus qu’un trou sec, nu, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni sur quoi manger : c’était un trou de hobbit, ce qui implique le confort.

Voilà, j'ai relu le Hobbit. Un oeuvre maîtresse, fondatrice, une espèce de madeleine de Proust, un retour au source de la fantasy (même si je sais, on a déjà de la Sword & Sorcery au début du XXe siècle avec Robert Howard notamment). Quel plaisir de retrouver ce cher Hobbit, les Nains, Gandalf, les TrollsElrond, les Gobelins, le Roi des Elfes, Barde et même cette vieille crapule de Smaug.

mardi 25 mai 2021

Those Dark Places, lecture commentée, #1

Those Dark Places est un jeu de rôle de science-fiction de Jonathan Hicks vous proposant de vivre des aventures dans les sombres recoins de l'univers, à bord d'un vaisseau ou d'une station spatiale loin de la Terre, à la frontière des mondes connus, dans la lignée des films Alien, Outland ou Event Horizon.

Le jeu se présente sous la forme d'un PDF de 130 pages, sombrement illustré, et contient tout ce dont vous aurez besoin pour emmener vos joueur.euse.s dans l'espace où personne ne les entendra crier.

Voici un premier article d'une lecture commentée de Those Dark Places, Industrial Science Fiction Roleplaying.

Dans Those Dark Places, les joueur.euse.s sont les membres d'équipage d'un vaisseau en route pour l'espace profond, ou d'une station spatiale loin de la Terre. Le jeu se présente clairement comme une alternative pour jouer des scénarios à la Alien. Vivre et travailler dans l'espace n'a rien d'une partie de plaisir et les personnages-joueurs vont vite le comprendre.

Le jeu est présenté au travers d'un entretien de recrutement; le lecteur est mis dans la peau d'un candidat pour décrocher un poste au sein de la Compagnie. Chaque employé de la Compagnie est décrit par quatre caractéristiques, Charisme, Agilité, Force et Education, ainsi que par une Résistance au Stress et un Niveau de Stress. A la création, le.la joueur.euse devra répartir les scores de 1, 2, 3 et 4 entre les quatre caractéristiques et choisir deux rôles, un Primaire et un Secondaire, au sein de l'équipage.

Les rôles d'équipage sont le Pilote, le Navigateur, le Scientifique, l'Officier de Sécurité, l'Officier de Liaison, l'Ingénieur et le Médecin. Ces rôles donneront lieu à un bonus de +2 ou +1 lors des tests.

Les tests en jeu suivent la règle générale 1d6 + Score de Caractéristique + Bonus. Si le résultat est égal ou supérieur à 7, c'est une réussite. Dans le cas contraire, c'est un échec. La difficulté peut être ajustée à 6 ou 8 selon que l'action est plus facile ou plus difficile. Outre le rôle au sein de l'équipage, le Bonus peut aussi venir de l'utilisation d'un matériel adéquat ou d'une situation favorable ou non. On est donc sur une règle unique à appliquer pour les tests simples, les tests en opposition et les combats qui peuvent se révéler très mortels, le score de Force jouant le rôle de points de vie (avec un maximum de 4 points).

Le jeu contient également une règle spécifique pour gérer le Stress et les éventuels pétages de plomb face à une situation particulièrement éprouvante. La Résistance au Stress dépend de la Force et de l'Education du personnage. Un jet de 1d6 + Résistance de Stress contre une difficulté de 10 permet de savoir si le personnage résiste ou non à la situation traumatisante. Dans le cas d'un échec, il gagne un point de Stress. Au-delà de 2 points, un second test permet de l'affliger le cas échéant d'un pétage de plomb avec certains séquelles à la clé. Comme on le voit, l'espace, c'est tout sauf une promenade de santé.

En ce qui concerne l'équipement et le matériel mis à disposition des personnages, mis à part quelques articles de base comme la carte ID, des médikits et quelques armes (à se partager entre les membres d'équipage), le jeu ne propose pas de liste exhaustive. Les personnages profitent de l'équipement logiquement à disposition dans un vaisseau, l'intérêt du jeu étant ailleurs.

En conclusion de ma lecture des 42 premières pages de Those Dark Places, à savoir la chapitre d'introduction et la section consacrée aux joueur.euse.s, on est devant un jeu aux règles simples, efficaces et intelligentes, un jeu qui se concentre sur les personnages et leur expérience dans le cosmos lointain et oppressant. On n'est pas sur un jeu technique avec une foultitude d'options; l'intérêt du jeu réside dans la survie et les stratégies que les personnages mettront au point pour survivre face à l'inévitable et à la létalité de l'espace.

Jusqu'ici, j'aime beaucoup ce que je lis. Je continue donc ma lecture. La suite dans un prochain article.

lundi 24 mai 2021

Rampant

Le prince Ganglim, du royaume coréen de Joseon, revient après dix ans passés en captivité dans les geôles des Mandchous. Mais, suite à la mort de son frère, prince héritier, le palais royal va être ravagé par les luttes de pouvoir pendant qu’un abominable danger guette la capitale. Une épidémie transforme les humains en zombies rampant à la nuit tombée. Alors que les démons nocturnes se rapprochent, Ganglim va devoir faire face à ses responsabilités de prince pour tenter de sauver le royaume.

Rampant exploite le même filon que la série Kingdom, à savoir lutte de pouvoirs en Corée médiévale sur fond d'invasion de zombies. Même décor, intrigue similaire, plein de zombies, pas mal de gore, des combats chorégraphiés et très graphiques, le tout sur un film de deux heures. Une production soignée à défaut d'être originale, du moins pour ceux.celles qui ont déjà vu la série Kingdom.

Rampant reste néanmoins un bon film et une inspiration pour vos histoires de zombies dans le cadre particulier de la Corée médiévale. J'imagine qu'on peut aisément transposer l'action en Chine ou au Japon pour des jeux comme La Légende des Cinq Anneaux ou Qin.

samedi 22 mai 2021

Army Of The Dead

La ville de Las Vegas est devenue une zone de quarantaine dévastée et envahie de zombies. Alors que les autorités ont décidé d'éradiquer la vermine morte-vivante à coup de bombes atomiques, un groupe de mercenaires se prépare à faire le casse du siècle en s'emparant des plusieurs centaines de millions de dollars qui dorment dans les coffres d'un casino. Un plan simple qui ne va pas se passer comme prévu.

Un film de zombies signé Zack Snider, je ne dis pas non. Avec ce Army Of The Dead, on a droit à 2h28 de grand spectacle avec des hordes de zombies, des fusillades au ralenti, des cervelles explosées, pas mal de violence gratuite ou pas et un scénario simple mais qui reste efficace. Ce n'est clairement pas le film du siècle mais je n'ai pas boudé mon plaisir pour autant.

La mise en place est efficace et le recrutement de l'équipe de mercenaires suit le modèle des films de braquage. S'en suit l'exploration de la ville en ruine et les premières confrontations avec les zombies. On a d'ailleurs droit à quelques originalités bien trouvées du côté des zombies qui s'avèrent ne pas être que de stupides mangeurs de chair humaine. Le hic, c'est que certaines idées sont plutôt cool mais pas exploitées par la suite.

Les protagonistes sont bien typés et assez caricaturaux; on sent une tentative, un peu maladroite parfois, de créer pour chacun.e un background et de la profondeur, ce qui est censé créer une certaine empathie ou antipathie vis-à-vis d'eux, surtout au moment où il.elle.s se font bouffer par les zombies. Car bien entendu, le plan ne se déroule pas du tout sans accroc et l'escapade en territoire zombie tourne vite au fiasco. Là encore, certaines idées concernant les personnages sont posées mais au final peu exploitées.

Finalement le casse et le magot ne sont que des prétextes pour mettre les personnages en situation, même si j'ai beaucoup apprécié le mysticisme autour du coffre-fort qui est présenté comme une espèce de Saint-Graal. On a même droit à quelques morceaux de Wagner, mon compositeur préféré.

La fin est attendue, voire un peu téléphonée; après, ça reste un film de zombies.

En conclusion, un film de zombies divertissant mixé avec un film de braquage, un mélange surprenant mais pas tant que ça. Une inspiration pour tout jeu de rôle zombie mais pas que. Je vois bien une transposition dans un univers fantasy avec une nécropole pleine de morts-vivants et une chambre forte gardée par des sortilèges.

lundi 17 mai 2021

Accueillir des joueur.euse.s débutant.e.s

 Une petite vidéo - ça faisait longtemps - sur l'accueil des joueur.euse.s débutant.e.s. Cette vidéo vient en complément de celles proposées par JdrD30 et Jasage de Jeu de Rôle.

dimanche 16 mai 2021

Jupiter's Legacy

Après la chute de l'usine familiale en raison du krach de 1929, Sheldon Sampson se sent guidé par la voix de son père, récemment décédé, jusqu'à une mystérieuse île au milieu de l'Atlantique. A l'issue d'épreuves mortels, Sheldon et ses compagnons reçoivent d'extraordinaires pouvoirs. Il sent alors qu'il doit créer une équipe de super-héros, l'Union, dans lequel il sera Utopian. Il établit également un code très strict et interdit tout meurtre, même de super-vilains. De nos jours, tandis que cette première génération de super-héros est vénérée, la suivante a du mal à rester à la hauteur des exploits légendaires de leurs parents. De plus, Sheldon doit gérer d'important conflits familiaux. Son fils, Brandon Sampson, alias The Paragon, a enfreint le code et ne répond pas aux attentes de son père. De son côté, la fille de Sheldon, Chloe, se drogue et se rebelle face à l'autorité et aux principes de son père.

Jupiter's Legacy mélange très intelligemment super-pouvoirs et drama familial. L'histoire se déroule sur deux époques: les années 30 avec la découverte par un petit groupe de leurs super-pouvoirs et de nos jours avec la crise identitaire des héritiers des super-héros originels et les luttes intestines au sein de l'Union des super-héros.

J'ai vraiment apprécié cette première saison, vue en quelques jours; j'ai véritablement été happé par l'histoire et le développement des différents protagonistes. En outre, cette série est une inspiration directement utilisable pour Masques: une nouvelle génération, un jeu de rôle PbtA exploitant justement les relations difficiles entre des ados super-héros et leur quête de reconnaissance.

samedi 15 mai 2021

Jeu de rôle à distance, suite et fin de nos aventures

Dernière partie, suite et fin de nos aventures dans les Terres d'Astrevaux; au programme de cette dernière séance de l'atelier de jeu de rôle pour la période: la défense d'un village contre des brigands, la traversée d'une mer en furie (on a bien failli tous y passer) et des négociations ardues avec le peuple des Serpents. Mission accomplie et fin de notre campagne. 

La séance s'est terminée en mode narratif avec pour chaque personnage une destinée sur base des dettes contractées auprès des divinités et des trajectoires de chacun.e. 

Au final, une très belle aventure qui s'est étalée sur plusieurs séances, neuf au total, à raison d'une partie par mois. Ca a été l'occasion aussi pour moi de tester le jeu distanciel via Roll20, mode de jeu que je n'avais pas nécessairement plébiscité au départ mais qui s'est avéré tout à fait efficace à l'arrivée.

On s'est donné rendez-vous en septembre pour de nouvelles aventures, espérons-le, en présentiel.

lundi 10 mai 2021

Fléaux! (jeu de rôle de Kobayashi)

Petit coup de projecteur (tardif) sur Fléaux!, un jeu de rôle court et gratuit de Kobayashi pour jouer, je cite, la guerre de trente ans avec des orcs et des légions de squelettes.

Fléaux!, c'est un jeu de rôle en format PDF de 38 pages vous proposant un set de règles pour jouer des aventures dans un Moyen-Age sinistre proche de Warhammer. Les joueur.euse.s incarnent des traîne-savates et des ruffians qui traînent leurs guêtres dans les ruelles sombres et les campagnes boueuses d'empires et de royaumes qui se croient éternels, mais c'est sans compter sur les forces du Chaos qui sont à l'oeuvre dans l'ombre, tel le ver dans la pomme, belle en apparence mais pourrie jusqu'au trognon. Le contexte est à peine esquissé, ce qui laisse au futur meneur de jeu l'occasion de développer son propre univers.

Côté règles, on est sur du Old School avec des tests d20 roll under, des dés d'usage pour certains éléments du jeu comme la volonté des personnages ou la solidité des armes. Les 38 pages du jeu offrent plein de petites règles très bien trouvées pour simuler la rudesse et le côté impitoyable du jeu. A noter également que seul.e.s les joueur.euse.s lancent les dés, ce qui libère le.la MJ qui peut se concentrer sur l'histoire. La création de personnage avec ses tables aléatoires et ses carrières rappelle la filiation à Warhammer.

La mise en page du jeu fait écho à Mörk Borg, le jeu de rôle suédois OSR dark et heavy metal, mais en plus lisible.

En résumé, Fléaux! est un sympathique petit jeu de rôle, court (on le lit d'une traite), facile à mettre en place. Les règles sont assez simples et très modulables. Les deux dernières pages du jeu reprennent un résumé des règles, ce qui facilitera encore la prise en main. Juste un petit bémol: si vous voulez l'imprimer chez vous, faites gaffe à certaines pages qui pourraient bien bouffer toute votre cartouche d'encre noire. Mieux vaut peut-être privilégier une consultation sur tablette ou smartphone.

dimanche 9 mai 2021

Screams Amongst The Stars

Screams Amongst The Stars est un jeu de rôle de science-fiction et d'horreur signé Diogo Nogueria. S'appuyant sur les mécaniques de Into The Odd, ce jeu nous propose d'incarner des spacers, descendants d'une humanité ayant essaimé dans l'espace depuis plusieurs siècles. Les personnages vivent et travaillent dans l'espace et vont être confrontés à des phénomènes singuliers et des extraterrestres étranges, parfois hostiles, ou des traces de leur passage comme des ruines et des artefacts technologiques. Le jeu permet d'émuler le genre Alien mais pas uniquement. 

Vu l'époque et le contexte suggérés, on peut se projeter plus loin dans le futur et mettre en place des aventures dépassant le simple monstres sanguinaires voulant bouffant tous les humains qui passent. Le jeu propose d'ailleurs plusieurs races d'extraterrestres assez bien trouvées, avec pour chacune des tables de rumeurs, de missions et d'événements. Screams Amongst The Stars regorge de ce genre de tables qui vous permettront de créer des éléments narratifs sur le pouce ou de générer aléatoirement des aventures.

Le contexte du jeu est abordé de manière assez succincte mais encore une fois de nombreuses tables permettent de créer à la volée des colonies spatiales, les planètes à explorer, les phénomènes spatiaux singuliers, les ruines aliens et les événements étranges auxquels les personnages devront faire face.

Côté règles, on est sur une base de Into The Odd avec trois caractéristiques - Force, Dextérité, Volonté - avec des tests sur un d20 roll under, un jeu assez mortel avec peu de Points de Vie et des combats souvent létaux (un personnage étant créé en 5 minutes, le taux de mortalité du jeu ne devrait pas poser de problèmes). J'ai bien aimé la règle très simple pour gérer l'encombrement et la durabilité des objets, en plus des règles de combat très expéditives et la simplicité et la cohérence de l'ensemble.

Le jeu se présente sous la forme d'un PDF de 64 pages, en couleurs, une maquette claire bien que graphiquement fort surchargée (le texte reste très lisible). Ca se lit assez rapidement, pour une prise en main presque immédiate. Une alternative possible au jeu de rôle Alien si vous aimez l'approche un peu Old School.

Stowaway (le Passage n°4), Netflix

Un vaisseau spatial quitte la Terre pour une mission de deux ans vers Mars. À bord, il n'y a que trois membres d'équipage : la commandante Marina Barnett ainsi que les scientifiques Zoe Levenson et David Kim. Rapidement, ils découvrent un passager clandestin involontaire, Michael Adams. Ce dernier est retrouvé inconscient et ignore totalement comment il est arrivé là. Alors que Michael s'intègre peu à peu, les trois autres découvrent que le vaisseau est cependant trop loin de la Terre pour rentrer et qu'il n'y a pas assez d'oxygène pour quatre. La décision de sacrifier ce quatrième passager est alors prise. Mais cela ne fait pas l'unanimité.

Le Passage n°4 repose sur un unique levier narratif: le choix moral auquel les membres d'équipage du vaisseau sont confrontés. Partant de là, on explore les différentes implications et les réactions des protagonistes. Une film techniquement bien réalisé et une tension constante qui garde le spectateur en haleine, même si certains passages sont assez convenus. Ce n'est pas le meilleur film Netflix que j'ai eu l'occasion de voir mais ça reste une bonne histoire et un drame intéressant à explorer et à reprendre dans vos parties de jeu de rôle si vous voulez mettre vos joueur.euse.s fassent à des choix cornéliens.

jeudi 6 mai 2021

Galactic 2E, Starwars à la sauce BoB

Je vous en parlais pas plus tard qu'hier: Riley Rethal a mis en ligne une seconde édition de Galactic, un jeu de rôle dans la mouvance Belonging Outside Belonging inspiré de Starwars. J'ai pris un peu de temps ce matin pour le lire et voici mon retour.

Le jeu est proposé sur la plateforme itch.io sous la forme d'un PDF de 45 pages reprenant les règles de jeu, les fiches des personnages et des cadres ainsi que plusieurs aides de jeu. Sur le site, on peut télécharger le livret de base (deux mises en pages sont proposées) ainsi que les livrets de personnages et de cadres séparés afin de pouvoir les distribuer aux participant.e.s.

Galactic s'inscrit dans la mouvance des jeux Belonging Outside Belonging et est donc proposé de base comme un jeu sans MJ (ou tous MJ puisque les participant.e.s auront à gérer les cadres et les PNJ en plus de leurs personnages respectifs) mais l'auteur indique qu'on peut également utiliser son jeu en mode plus traditionnel avec un MJ gérant les cadres et les PNJ et des joueur.euse.s interprétant leurs personnages respectifs.

Sont proposés six rôles à interpréter: le Pilote émérite, le Nova (équivalent du Jedi), le Diplomate, le Transfuge, le Vaurien et le Mécano. Du côté des cadres de jeu, on a l'Espace Entre (en gros, la Force), le Mandat (équivalent de l'Empire), la Libération (en d'autres mots la Rébellion) et la Pègre.

Chaque archétype est décliné en deux pages: la première page présente le type de personnage et ses Moves; la seconde page propose plusieurs sections où le.la joueur.euse aura à faire des choix lors de la phase de création afin de définir son personnage: choix du look vestimentaire, des relations avec les autres PJ/PNJ, questions à poser aux autres joueur.euse.s, croyances, jobs, buts et aspirations, compétences et talents particuliers, de quoi pouvoir largement construire son personnage.

Les Cadres sont définis par deux buts au choix et des Moves. Par exemple, un membre de la Pègre veut gagner le jackpot mais avoir assez d'argent pour terminer la semaine. Un de ses Moves est d'offrir des informations en échange d'argent.

Les fiches des Personnages et des Cadres fournissent aussi des conseils d'interprétation. Par exemple, le Vaurien fera les choses à sa manière, pour le meilleur ou pour le pire. En gros, le gars, il n'écoute que lui et tant pis si ça casse.

Selon le mode de jeu choisi, les joueur.euse.s choisiront un type de personnage et construiront une histoire en s'appuyant sur les cadres proposés, la dynamique de la partie étant soutenue par une économie de jetons comme on a l'habitude d'en voir dans les jeux Belonging Outside Belonging. Petite spécificité concernant l'utilisation des jetons: si on a toujours des actions nécessitant la dépense d'un jeton ou permettant d'en gagner, le jeu propose également la possibilité de donner un jeton à un.e autre joueur.euse.

En ce qui concerne les actions (Moves), comme mentionné plus haut, chaque archétype possède ses propres Moves; viennent s'ajouter ceux introduits par les Traits qui permettent d'étoffer les personnages. C'est d'ailleurs un des petits ajouts de ce jeu que je trouve tout à fait bien venu. Les Cadres ont également droit à un équivalent des Traits avec des Lieux qui viennent avec des éléments descriptifs et narratifs et permettent de préciser certains aspects des Cadres de jeu.

Au final, Galactic offre une belle opportunité de jouer dans un cadre proche de Starwars, et donc connu de pas mal de monde - ça peut aider pour se lancer - avec un matériel assez complet et quelques bonnes idées qui ajoutent encore à la richesse du jeu.

A noter la très belle couverture du jeu signée ketraia, le reste du livre de jeu étant sans autre illustration hélas. J'ai eu un peu de mal avec la mise en page assez spartiate et le fait que tout le texte est en minuscule, ce qui m'a demandé un effort d'attention à la lecture; mais bon, l'essentiel, c'est le contenu, même si je me dis qu'une mise en page un peu plus travaillée ne nuirait en rien au jeu.

mercredi 5 mai 2021

Galactic 2E, un jeu de rôle BoB inspiré de Starwars

Riley Rethal nous propose une nouvelle version de son jeu Galactic, un jeu de rôle Belonging Outside Belonging inspiré de Starwars

Je viens à peine de le télécharger: un livret de règles de 45 pages accompagné de 8 livrets pour les personnages et les cadres de jeu; je vous promets un retour de lecture très bientôt.

Neverwhere (Neil Gaiman)

Voilà, j'ai relu Neverwhere de Neil Gaiman; je ne l'avais plus relu depuis 20 ans. J'ai replongé avec délice dans l'univers baroque du Londres d'En Bas avec sa magie étrange, son marché flottant, son peuple-rat, sa cour médiévale dans une rame de métro, sa Bête (de Londres), ses sombres secrets et ses personnages singuliers, à commencer par le singulier Marquis de Carabas. Un conte moderne d'urban fantasy loin de la morosité de notre monde moderne si tristement rationnel.

Une rue de Londres, un soir comme un autre. La jeune fille gît devant lui sur le trottoir, face contre terre, l'épaule ensanglantée. Richard la prend dans ses bras, elle est d'une légèreté surprenante. Et quand elle le supplie de ne pas l'emmener à l'hôpital, il a le sentiment de ne plus être maître de sa volonté. Dès le lendemain, elle disparaît et, pour Richard, tout dérape : sa fiancée le quitte, on ne le connaît plus au bureau, certains, même, ne le voient plus... Le monde à l'envers, en quelque sorte. Car il semblerait que Londres ait un envers, la "ville d'En Bas", cité souterraine où vit un peuple d'une autre époque, invisible aux yeux du commun des mortels. Un peuple organisé, hiérarchisé, et à la tête duquel les rats jouent un rôle prépondérant. Plus rien ne le retenant "là-haut", Richard rejoint les profondeurs.

Une formidable source d'inspiration pour vos histoires d'urban fantasy. Et si le cœur vous en dit, un jeu de rôle Neverwhere existe; on peut aussi utiliser des morceaux de Neverwhere dans Changeling ou encore Kingdom of Nothing.

mardi 4 mai 2021

Music For Satanic Children (Simon Stalenhag)

Petite découverte musicale du jour avec Music For Satanic Children, de Simon Stalenhag; ce type, en plus d'être incroyablement doué en dessin (il est à l'origine de l'univers graphique Tales From The Loop), fait de la musique. Music For Satanic Children nous plonge dans un voyage tout en ambiance sombre et mystérieuse, à l'image de la pochette de l'album. A écouter gratuitement sur bancamp.com

Shadow and Bone

Le royaume de la Ravka est maudit depuis des millénaires. Son destin repose désormais sur les épaules d'une orpheline. Alina a été recrutée par l'Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d'enfance frôle la mort lors d'un raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée. Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux. À qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n'est plus en mesure de l'aider ?

Ce qui m'a tout d'abord séduit dans Shadow and Bone, c'est son esthétique particulière inspirée de la Russie des Tsars, un monde en guerre mais emprunt de magie, une époque indéfinissable entre la fin du XIXe siècle et de début du XXe. Ensuite, et assez paradoxalement, ce ne sont pas les personnages principaux - la jeune Alina et le ténébreux Général Kirigan - qui ont retenu mon attention mais bien les seconds rôles et plus spécialement le trio de malfrats Kaz, Inej et Jesper. Difficile, en les voyant, de ne pas penser à un groupe de personnages pour un certain jeu de rôle, Blades in the Dark pour ne pas le citer.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les 8 épisodes de cette première saison, même si j'ai trouvé l'histoire des personnages principaux un peu prévisible, mais c'est largement compensé par des intrigues secondaires plutôt solides et la découverte d'un monde original. Bien entendu, la fin ouverte appelle une suite. A noter que la série est une adaptation des romans de Leigh Bardugo, la série Grisha, livres et auteure que je ne connaissais pas du tout. Donc une double belle découverte.