vendredi 15 mai 2015

Redécouverte de Vampire la Mascarade

Depuis peu, j'ai entamé un parcours de (re)découverte de vieux jeux; je suis en pleine (re)lecture du kit d'introduction de Vampire the Masquerade; parallèlement je me replonge dans les musiques et les films mettant à l'honneur nos suceurs de sang favoris.

C'est avec un plaisir coupable que j'ai revisionné Queen of the Damned, l'adaptation cinématographique quelque peu fâcheuse du roman éponyme d'Anne Rice.
Peu de choses à retenir de ce film; le roman est bien plus riche et passionnant que cette pale adaptation au grand écran. On pourra simplement retenir quelques visuels plaisants comme le bar Les Bras de l'Amiral où les vampires de Londres se retrouvent pour deviser, ou encore le look d'Akasha, la souveraine des vampires.
L'idée d'un vampire rockeur, ou même d'un groupe de vampires métalleux, pourrait être exploité et faire l'objet d'une chronique à Vampire.
Dernier point, la musique de ce film mérite qu'on s'y attarde; on y retrouve des groupes emblématiques et des morceaux utiles pour établir une ambiance gothic-punk (comme Cold de Static-X ou Before I'm Dead de Kidneythieves).
Bref, si l'adaptation cinéma de la Reine des Damnés est critiquable, elle contient néanmoins quelques trucs intéressants et exploitables autour d'une table de jeu.

Entretien avec un vampire, autre adaptation sur grand écran d'un roman d'Anne Rice, oeuvre fondatrice et film à l'esthétique très réussie (à mon humble avis). On pourra toujours ergoter sur le choix des acteurs mais personnellement je trouve que Tom Cruise fait un Lestat tout à fait honorable; Brad Pitt en vampire désespéré très convainquant et Kirsten Dunst une petite fille vampire assez troublante.
Même Antonio Banderas dans le rôle d'Armand fait le boulot.
Le film suit d'assez près l'intrigue du roman (si mes souvenirs de lecture sont bons), alternant beauté gothique et scènes sanglantes.
Côté inspiration et ré-utilisabilité en jeu de rôle, on a droit à plusieurs époques de la vie (si on peut dire) d'un vampire; on nous présente une Nouvel Orléans, fin du 18ième siècle, pleine d'opportunités d'aventures nocturnes et une vieille Europe peuplée de vampires comédiens jouant leurs propres rôles, glissant vers la folie et l'ennui. L'idée du Théâtre des Vampires est excellente et utilisable telle quelle dans un scénario de Vampire.
La musique de ce film est un chef d'oeuvre d'ambiance sombre. Le Libera me de la scène d'ouverture met tout de suite le ton.
Entretien avec un vampire reste pour moi une référence en matière de films de vampires.

Les deux films présentés ci-avant sont tous deux des adaptations de l'oeuvre d'Anne Rice, oeuvre qui a grandement inspiré le jeu de rôle Vampire la Mascarade; on y retrouve notamment la notion même de Mascarade puisque à plusieurs reprises Lestat et Marius mentionnent l'importance du secret, secret motivé par le fait que les vampires, si puissants soient-ils, sont vulnérables durant la journée. Ces deux films nous montrent la naissance du vampire à travers ce que le jeu de rôle appelle l'étreinte, ce macabre rituel qui consiste, au seuil de la mort après avoir été presque entièrement vidé de son sang par le vampire, à boire le sang du vampire pour en devenir un à son tour.
Lestat et Louis entament, chacun à leur manière, la quête des origines, la recherche du premier vampire, de la genèse de leur race maudite. C'est également un thème abordé par le jeu de rôle Vampire, même si dans ce cas précis les origines du premier vampire dans V:tM sont différentes que celles proposées dans l'oeuvre d'Anne Rice.

Autre genre, le film de vampires et de baston: Blade avec Wesley Snipes nous propose de suivre les aventures musclées d'un être mi-humain mi-vampire qui a voué son existence à l'extermination des suceurs de sang.
On est clairement dans le film de baston qui s'assume et on rejoint le côté bourrin de V:tM; le personnage de Blade pourrait être issu du clan Brujah.
La scène d'ouverture avec le discothèque clandestine dans l'arrière-cour d'une boucherie industrielle et la douche de sang restent un grand classique du genre, ainsi que le combat au katana (et cela même si du coup tous les joueurs de Vampire veulent se battre au sabre).
On a droit à des énormités comme l'injection d'un cocktail à base d'ail censé empêcher la transformation en vampire, ou la sensibilité des vampires à l'argent (je pensais que cela concernait uniquement les loups-garous), et on peut devenir vampire juste en se faisant mordre (pas d'étreinte), des vampires se promenant au soleil protégés par de la crème solaire écran total et des lunettes de soleil (à mourir de rire).
On devine aussi qu'il existe deux sortes de vampires: la race pure et les humains transformés.
L'assemblée des vampires en costume face à Deacon Frost fait furieusement penser à la Camarilla appliquant la stricte Mascarade face au Sabbat prônant la supériorité des vampires sur la race humaine.
On mentionne également le livre d'Erebus, l'histoire des vampires, et le mythe vampirique de La Magra, prophétie impliquant un Dieu du Sang. On est fort proche du Livre de Nod et de la Géhenne de Vampire La Mascarade.
Bref, malgré son approche fourre-tout vampirique, Blade contient des éléments qu'on retrouve même déformés dans le jeu de rôle Vampire. Si vous comptez proposer à vos joueurs une approche baston du monde de la nuit, Blade reste une bonne source d'inspiration.

Autres films mettant en scène les vampires et leurs ennemis, la série Underworld avec la superbe Selene (jouée par Kate Beckinsale). Dans cette série, l'accent est mis sur la guerre millénaire que se livrent les vampires et les lycans (comprenez les loups-garous).
La série compte à ce jour quatre opus, de qualité très variable.
Si vous comptez proposer une table mixe vampires/loups-garous, cette série de films peut vous aider à poser les visuels et l'ambiance adéquate.
A noter que le pitch principal du premier opus de la série a été le centre d'une polémique entre la production du film et le société White Wolf, éditeur des jeux de rôle Vampire et Loup-Garou, ce dernier accusant la société cinématographique de plagiat.
Je ne sais pas si les accusations étaient fondées ou non. Quoi qu'il en soit, le buzz a fait couler beaucoup d'encre à l'époque.
Pour l'anecdote, le magazine Casus Belli avait à l'époque proposer les fiches des différents protagonistes du film, si d'aventure un groupe de joueurs aurait eu l'idée saugrenue de vouloir rejouer l'histoire du film.

Dernier film de vampires qui me revient en mémoire, l'énigmatique Only Lovers Left Alive que j'ai chroniqué sur ce blog au mois de janvier dernier.
Là, on est face à un petit bijou d'esthétique et d'ambiance sombre et baroque. Ici pas de bagarre au sabre ou de chasse nocturne sanguinolente. On navigue dans une longue nuit feutrée peuplée de vampires nostalgiques et mélancoliques. Je vous invite à relire mon billet sur le sujet.
Only Lovers Left Alive est à la fois un ovni et une perle.

Au fil des pages du kit d'introduction à Vampire (voir ma lecture jeu de rôle du moment), je me remémore des passages et je revois des images de ces différents films, pour le meilleur et pour le pire si j'ose dire.
Cela faisait un moment que l'envie me titillait de me replonger dans le Monde des Ténèbres. Mais lire (ou relire) le pavé de plus de 500 pages qu'est devenu Vampire The Masquerade me paraissait un écueil difficile à franchir. J'ai donc opté pour une approche plus légère en relisant le kit d'introduction, en écoutant quelques musiques inspirantes et en revisionnant ces quelques films.
Et je dois reconnaître que l'expérience était assez plaisante, avec un soupçon de nostalgie. De là à entamer l'écriture de quelque scénario, il n'y a qu'un pas...

2 commentaires:

  1. Si je puis me permettre de suggérer "Let me in", qui m'avait fichtrement donné envie de rejouer il y a qq années !
    https://www.youtube.com/watch?v=8h39ikMdei4

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  2. J'en prends bonne note.
    Merci pour la suggestion !

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