Voici l'histoire d'une épée dont on dit qu'elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jötunheim par le géant Bölverk. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l'histoire d'une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d'amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie.
Je suis tombé un peu par hasard sur l’Épée brisée de Poul Anderson. Ce qui m'a d'abord attiré dans ce livre, c'est son titre, et aussi un peu sa couverture. Je ne connaissais pas du tout l'auteur, ou alors de nom sans jamais avoir lu aucun de ses écrits. Puis j'ai ouvert le livre et lu la préface de Michael Moorcock. Voici ce qu'il dit.
Deux livres semblables furent publiés en 1954. Le premier, aux Etats-Unis, était l'Epée brisée, de Poul Anderson. Le second, au Royaume-Uni, était La Communauté de l'Anneau, de J.R.R. Tolkien.
A partir de là, je me suis rendu compte que j'étais devant un récit fondateur que je ne connaissais absolument pas. Moorcock explique ensuite les approches fort différentes des deux auteurs par rapport aux mythes et légendes nordiques et celtiques et comment Tolkien a créé un univers en y infusant des éléments issus des légendes alors qu'Anderson a ancré son récit dans ces mêmes légendes, créant une véritable saga dans la lignée de ces mêmes mythologies. Avec l'Epée brisée, on entre de plain-pied dans la mythologie nordique. On croise des Trolls et des Elfes, des géants et des dieux, Odin en l’occurrence. On assiste à une grande guerre qui se déroule sur la terre des hommes mais invisible à leurs yeux car dans le monde féerique. Là où Tolkien invite un univers original où on devine les influences des légendes celtiques, Anderson imagine un monde et une histoire qui s'inscrit directement dans ces mêmes légendes. Bref, deux approches très différentes à partir du même matériel de base.
J'ai beaucoup aimé ce récit. Outre les Elfes et les Trolls, on retrouve aussi des éléments que d'autres auteurs vont développer dans leurs propres cycles fantastiques. L'épée dont il est question dans le roman n'est pas sans rappeler la sinistre Stormbringer d'Elric de Melniboné.
Les amours contrariées de Skafloc et Freda, la haine de Valgard, les contrées fantastiques du Jötenheim, tout nous ramène aux grands sagas vikings. Un récit inspirant dans un roman d'un peu moins de 400 pages. A lire absolument.
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