vendredi 28 mars 2025

Mickey7 (Edward Ashton)

Mickey7 est un Consommable : un employé jetable d’une expédition humaine envoyée sur Niflheim, un monde de glace, pour le coloniser. Dès qu’une mission paraît trop dangereuse – voire suicidaire –, l’équipage se tourne vers lui. À la mort d’une version, un nouveau corps est régénéré, sa mémoire pratiquement intacte. Et après six morts, Mickey7 a bien compris pourquoi son poste restait le seul disponible de l’expédition quand il l’a accepté. Et puis, au cours d’une mission de routine, Mickey7 est porté disparu et présumé mort. Le temps qu’il regagne la base de la colonie, étonnamment aidé par une forme de vie locale, il est trop tard : un nouveau clone, Mickey8, occupe déjà son poste. Et l’idée de Consommables « en double » est une abomination aux yeux de tous. S’ils sont pris, ils finiront probablement tous deux dans le recycleur à protéines. Pendant ce temps, les conditions de vie sur Niflheim se compliquent, surtout lorsque cette étrange forme de vie s’intéresse à ses nouveaux voisins. En fin de compte, le sort des deux espèces dépendra peut-être de Mickey7... à condition, bien sûr, qu’il ne meure pas pour de bon.

Mickey7 est le roman qui a inspiré le film presque éponyme Mickey 17. On suit le destin à la fois pathétique et hilarant de Mickey Barnes, embarqué dans un projet de colonisation d'une planète hostile en tant que consommable, autrement dit humain jetable.

J'ai adoré cette lecture. L'histoire, racontée à la première personne, nous met vraiment dans la peau de Mickey. Loin de l'épopée grandiose de l'humanité, on y vit au jour le jour la vie de cet employé si particulier, ses relations compliquées avec les autres membres de l'expédition, son questionnement par rapport à sa prétendue immortalité via la technologie de la réplication humaine, et on assiste à l'inexorable dégringolade des événements, un peu à la façon de Fargo où rien ne semble vouloir se passer comme prévu.

Le ton est résolument humoristique, mais un humour noir, grinçant, caustique, une critique assumée de la société capitaliste, où les gens ne sont finalement que des consommables. On devine en filigrane un univers plus vaste par l'intermédiaire de Mickey, une diaspora humaine à travers l'univers comme une fuite en avant après la chute de la Terre. Même si l'histoire en tant que telle ne dure que quelques jours, les réflexions de Mickey et des flash-backs nous font découvrir le triste destin de l'humanité à l'assaut des étoiles... avec toujours cette petite touche ironique.

Une lecture plaisante, une fin peut-être un peu abrupte. A lire très certainement avant d'aller voir le film.

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