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mardi 19 septembre 2023

La servante écarlate (saison 1)

Dans un avenir proche, la combinaison de pollutions environnementales et de maladies sexuellement transmissibles a entraîné une baisse dramatique de la fécondité qui a pour conséquence un taux de natalité extrêmement bas. Les Fils de Jacob, une secte politico-religieuse aux accents fondamentalistes, en a profité pour prendre le pouvoir, détruisant la Maison-Blanche, la Cour Suprême et le Congrès lors d'un coup d’État.

Dans cette version dystopique et totalitaire des États-Unis, la République de Gilead, les dissidents, les homosexuels et les prêtres catholiques sont condamnés à mort par pendaison. Les relations hommes/femmes obéissent dorénavant à des règles très strictes. Alors que les hommes occupent toutes les positions du pouvoir, les femmes ont été démises de leur statut de citoyennes à part entière. Elles ne peuvent ni travailler, ni posséder d'argent, ni être propriétaires, ni lire. Elles sont catégorisées selon leur fonction : les Épouses sont les femmes des dirigeants, les Martha s'occupent de la maisonnée et les Servantes sont uniquement dédiées à la reproduction, sous la surveillance rigide des Tantes. Les Servantes sont affectées au sein des familles dirigeantes, jusqu'à ce qu'elles mettent au monde les enfants tant désirés.

La série suit le parcours de June, une femme devenue Servante sous le nom de Defred, car au service du commandant Fred Waterford.

Une dystopie d'une cruauté incroyable, qui tire ses origines profondes des saintes écritures ou du moins de l'interprétation déformée d'un groupe d'illuminés et de fanatiques comme c'est souvent le cas dans les régimes religieux; une dystopie crédible et établie suite à un coup d'état devenu crédible également suite à l'attaque du capitole par QAnon en avril 2021. On peine à y croire et en même temps on surprend à y croire tellement on devine les ferments de ce régime dans certaines situations actuelles. Voir cette série aujourd'hui est encore plus saisissant pour moi qu'à sa sortie en 2017.

Au-delà de la série, on a tous les éléments d'un cadre de jeu de rôle dystopique où les joueur.euse.s incarneraient des résistant.e.s ou des victimes de ce régime infâme. En tout cas, un sujet intéressant à traiter dans un jeu de rôle, car oui le jeu de rôle peut aussi véhiculer des messages sociétaux, politiques et philosophiques, en tout cas faire réfléchir et offrir un espace de dialogue et de réflexion autour de certains thèmes; enfin c'est mon avis. Pour joueur.euse.s averti.e.s.

dimanche 28 mai 2017

Black-out (Sam Mills)

Stefan, seize ans, vit avec son père, libraire, dans une Angleterre qui a bien changé : des attentats terroristes ont conduit l'Etat à une politique sécuritaire effrayante. Sous prétexte de protéger les citoyens, le gouvernement les contrôle en permanence, les privant de toutes leurs libertés. Les livres sont les premières victimes de ce climat de terreur : tous les classiques de la littérature sont réécrits, expurgés de ce qui risquerait de " corrompre les esprits " ... La conscience de Stefan est tiraillée lorsqu'il découvre que son père cache un supposé terroriste... Et son esprit est troublé lorsqu'il se met à lire, pour la première fois, des livres interdits, dont il ne connaît que les versions " officielles ". Une découverte bouleversante... Ce roman d'aventures haletant, aux multiples rebondissements, fait apparaître la lecture comme ce qu'elle est fondamentalement : un acte libérateur, mais aussi un acte de résistance.

Black-out nous dépend une Angleterre dystopique où la peur du terrorisme a mené le gouvernement à instaurer une politique sécuritaire: les citoyens sont constamment surveillés et encouragés à dénoncer tout comportement suspect. Le contrôle de l'Etat s'étend également aux livres: bon nombre d'ouvrages jugés dangereux sont interdits, voire réécrits pour coller aux exigences de sécurité dictées par l'Etat.
Lorsque Stefan, seize ans, découvre que son père, libraire, fait partie des Mots, un groupe d'activistes opposés au contrôle étatique des livres, et qu'il héberge en secret un terroriste activement recherché, son petit monde va brutalement basculer; il devra faire de douloureux choix: dénoncer son père (en espérant la clémence des autorités) ou lutter contre cet Etat autoritaire.
Un roman qui pose de nombreuses questions sur notre place dans la société et les dérives autoritaires et sécuritaires face à la violence et au terrorisme; la violence est-elle l'ultime arme pour faire valoir ses idées? Faut-il renoncer à sa liberté pour assurer sa sécurité? Les livres ont-ils un tel pouvoir qu'il vaut mieux les interdire? Autant de questions abordées dans ce très bon roman jeunesse.
Un ouvrage aux thématiques terriblement d'actualité. A lire de toute urgence.