jeudi 29 août 2024

Qui après nous vivrez (Hervé Le Corre)

Un soir, au milieu du XXIe siècle, tout s'éteint. On croît à une panne ou à une coupure d'électricité comme il s'en produit souvent dans un monde finissant, en proie aux pénuries, aux crises, aux pandémies. Mais cette fois, le courant ne revient pas et le chaos s'installe.

Dans une grande ville de province, une jeune femme, Rebecca, et son compagnon Martin viennent malgré tout de donner naissance à un enfant, la petite Alice. Mais le jour où le réseau électrique s'effondre, le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l'angoisse va grandissant.

Trois générations plus tard, héritières des femmes qui de mère en fille ont affronté le chaos, Nour et sa fille Clara cheminent en compagnie de Marceau et de son garçon Léo. Ils tentent de survivre à la faim, aux intempéries et à la violence, dans un pays dévasté où la sauvagerie le dispute à l'amour, envers et contre tout.

J'ai toujours eu une certaine fascination pour les récits post-apocalyptiques, pour les histoires après l'Histoire, pour ce qui pourrait advenir de l'humanité après la fin du monde ou la fin d'un monde, une fois que les pendules seraient remises à l'heure, après que l'humanité se soit auto-détruite ou qu'une catastrophe ou une épidémie ait remis les compteurs à zéro. Et souvent, on nous sert une histoire mêlant survie et sauvagerie, un désert parcouru par des survivants devenus barbares au volant de bolides improbables, ou des rescapés revenant à la surface après s'être terrés pendant des siècles dans des bunkers souterrains sécurisés, ou encore des mutants errant dans un monde improbable, ou parfois aussi des gens comme tout le monde, un père et son fils dans un monde tombant en cendres comme dans La Route de Cormac McCarthy... Qui après nous vivrez est de ce genre de post-apo.

On y suit des survivants, ou plus précisément trois générations de survivants, de l'effondrement final survenu au milieu du XXIe siècle jusqu'au premières années du siècle suivant, dans un monde dévasté par les guerres, les épidémies et les crises successives, un monde où le réchauffement climatique a pris son dû, un monde terriblement proche du nôtre et de l'avenir tragique et plausible vers lequel il se dirige inexorablement. Et c'est là toute la dureté de ce récit sans concession, cruel envers ses protagonistes, où chaque page recèle une nouvelle épreuve, une nouvelle souffrance potentielle mais aussi des espoirs envers et contre tout, alors que le monde semble toucher à sa fin.

Un récit éprouvant, où le lecteur partage pas à pas les souffrances des héros, leur fragilité mais aussi leur courage et cette envie d'aller de l'avant, malgré la tentation de l'abandon.

Un récit qui cristallise de manière terriblement réaliste et plausible les angoisses de l'avenir qui semble se dessiner pour nos sociétés, à l'heure où le réchauffement climatique et le dérèglement du climat sont déjà une réalité tangible, ce qui rend encore le contenu de ce roman d'un effroyable réalisme.

Une récit où malgré les épreuves, un espoir reste possible. Un roman à lire très certainement, un roman dont on ne sort pas indemne et qui porte à réfléchir sans aucun doute sur la proximité de cette fin du monde fictif et proche à la fois.

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