Je vous en parlais dans un précédent article: ma sœur a publié son premier roman, le serment de haine, en format électronique chez Amazon.
Juillet 1799. Moha, près de Huy, dans le département de l’Ourthe. Le corps mutilé de Nicolas Richelle, le curé du village, est découvert au presbytère : l’homme a été torturé avant d’être mis à mort. Les lieux ont été méthodiquement fouillés. Le capitaine Grégoire Lefèbvre – un officier de la gendarmerie à cheval, fraîchement débarqué de son Auvergne natale – est chargé d’enquêter sur ce meurtre brutal qui rappelle étrangement d’autres exactions perpétrées dans la région. Les rumeurs vont bon train. La victime était un prêtre jureur, un de ceux qui avaient accepté l’autorité de la République française contre l’avis de la papauté, et ses paroissiens se méfiaient de lui. S’agit-il d’un crime crapuleux commis sur un homme que tout le monde détestait ? Faut-il rechercher la solution dans la part d’ombre de Richelle lui-même, un être fourbe qui avait été forcé d’embrasser la carrière ecclésiastique ? Quel rôle le chevalier de Mélotte, un gentilhomme campagnard au verbe haut et au coup de poing facile, a-t-il pu jouer dans le drame ? Quelle influence la situation du pouvoir central de Paris exerce-t-elle sur la conduite de l’enquête ? Dès le début de l’affaire, les investigations promettent d’être contrariées par les menées des uns et des autres – les amis et les adversaires du prêtre assassiné. Que cachent-ils avec autant d’acharnement ? C’est ce que va devoir découvrir le capitaine Lefèbvre.
Je l'ai lu; voici mon retour.
Avant toute chose, je tiens à préciser que le polar même historique n'est pas mon genre de prédilection. Et bien que l'auteur de roman soit ma sœur, je vais essayer de vous en faire un compte-rendu et une critique la plus objective possible.
J'ai trouvé l'intrigue très prenante même si j'ai parfois eu un peu de mal à identifier clairement tous les intervenants du récit; en effet, on a droit à un florilège de personnages orbitant autour du meurtre de Nicolas Richelle, chacun étant lié de près ou de loin à l'affaire. Les relations entre eux sont complexes et les jeux d'influence politiques nombreux; cela ressemble très vite à un labyrinthe où le héros, le capitaine Lefèbvre, se perd allègrement, sans compter que tout le monde ne dit pas la vérité, cache des choses pour les révéler plus tard, modifiant constamment l'éclairage du lecteur sur les faits. Pour le coup, c'est assez bien vu: le lecteur, comme l'enquêteur dans le récit, avance pas à pas, hésitant entre la culpabilité possible des uns et l'innocence des autres. Il faut néanmoins rester attentif si on ne veut pas se retrouver perdu dans la foule des protagonistes.
Le cadre de l'histoire, la région de Huy (Belgique) en 1799, est très bien reconstituée: on sent la patte de l'historienne. Là encore on a droit à de nombreux détails géographiques, des noms qui sentent bon la Hesbaye, des lieux-dits, des villages pittoresques, des rues, des ruelles, des quartiers de Huy qui prennent vie sous nos yeux. On partage avec le capitaine Lefèbvre des épisodes historiques de la région, notamment une terrible crue qui ravagea la ville et ses alentours.
On revit des épisodes de la Révolution française au travers des conséquences de ce changement de régime dans ce qui deviendra plus tard la Belgique. On évoque des personnages historiques, comme Bonaparte. Bref, on est véritablement plongé dans une époque que personnellement je ne connais pas bien, mais que j'ai un peu découverte avec cette lecture.
Le héros, le capitaine Lefèbvre, est un personnage attachant, un écorché vif, impulsif par moment, romantique parfois, un homme guidé par ses principes et le bon droit. On le découvre petit à petit, au fil des pages. Gageons qu'on en saura plus sur lui dans de prochaines enquêtes.
Les seconds rôles, si on peut s'exprimer ainsi, notamment le garde-champêtre Lacroix et Virginie, la fille du chevalier de Mélotte, sont bien développés; loin d'être de simples faire-valoir, ils ont un rôle primordial dans le récit, avec leur personnalité et leur caractère propre. Là encore, des personnages qu'on espère retrouver dans les prochains romans de la série.
Difficile évidemment d'en dire plus sur l'histoire sans risque d'en dévoiler trop; retenez seulement que le meurtre du curé Nicolas Richelle n'est que la partie visible d'un iceberg de sombres histoires et de fils d'intrigues que la capitaine Lefèbvre aura bien du mal à démêler.
Le serment de haine: un polar historique à lire de toute urgence, que vous soyez de la région de Huy ou pas. Une intrigue bien ficelée, la découverte d'une région et d'une période historique méconnue.
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