jeudi 7 mars 2019

Funan

Le festival Anima continue avec Funan, un film d'animation de Denis Do.
L'histoire se passe au Cambodge, entre 1975 et 1979, alors que le pays est sous la domination des Khmers rouges.
On y suit le combat d'une mère, Chou, et sa quête pour retrouver son jeune fils, Sovan, qui lui a été enlevé après la chute de Phnom Penh.
Au fil du récit, on découvre les exactions commises sous le régime totalitaire d'Angkar (nom désignant le parti communiste cambodgien).
Chaque jour est une nouvelle épreuve, une nouvelle souffrance que le peuple cambodgien doit endurer au nom du parti. Entre déportation et travaux forcés, Chou perd ses proches, un à un, victimes de la cruauté froide des sbires d'Angkar. Au terme de quatre longues années de séparation, elle finira par retrouver son fils mais le prix à payer sera à la mesure de la souffrance endurée.
Un film très dur, une dureté qui contraste avec la douceur du dessin et la finesse de l'animation. L'auteur, dont on se doute que la famille a été victime des méfaits des Khmers rouges (le film est dédié à sa mère et à son frère), rend l'horreur par petites touches successives; on n'assiste pas aux combats et aux exécutions: le violence se passe hors champ, suggérée plus que montrée. Pour autant cela n'enlève en rien au drame du peuple cambodgien, que du contraire. L'effet en est décuplé par l'imagination du spectateur. Une technique terriblement efficace.
Nous avons été le voir en famille, avec pas mal de questions après la projection. Il en est sorti un partage intéressant autour d'un sujet difficile. Moi-même je n'avais pas idée de l'ampleur du génocide perpétré par les Khmers.
Un film à voir à partir de 10 ans, surtout vu le sujet traité.

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