Suite à mon récent visionnage de la première saison de la série Severance - je suis en train de regarder la seconde saison à l'heure où j'écris ces lignes - j'ai découvert ou plutôt redécouvert un univers singulier, celui des Backrooms. Mon premier contact avec les Backrooms est assez récent (novembre 2024) avec l'actual play de Sombres Machinations intitulé Piégés dans les Backrooms, que je vous recommande. Plus récemment encore j'avais vu/écouté le podcast de la Cellule consacré à ALT 236 où il était également question des Backrooms.
Je me suis donc plongé dans cet univers incroyable et apparemment sans limite, visionnant à la suite plusieurs vidéos du youtubeur Feldup sur le sujet.
La première vidéo intitulée Exploration des Backrooms présente le concept et son développement sur Internet.
Une seconde vidéo revient sur les productions du vidéaste Kane Pixels en lien avec les Backrooms, et comment ces vidéos ont littéralement fait explosé les Backrooms sur les réseaux.
Troisième et sans doute dernière vidéo sur le sujet, la Mort des Backrooms, revient sur le phénomène, ses débuts, son développement, son succès mais surtout dévoiler enfin l'origine des Backrooms, et plus spécifiquement de la photo à la base de ce véritable labyrinthe moderne.
Que faire des Backrooms ? A ce stade, je ne sais pas encore si je vais en faire quelque chose. J'étais, et je suis toujours à la recherche d'idées pour renouveler un peu mes scénarios et aventures horrifiques en jeu de rôle, et les Backrooms pourraient bien être ce renouveau que je cherche depuis quelques temps.
Les Backrooms offrent des possibilités quasi infinies d'exploration mais d'un autre côté, cela nécessite une approche très spécifique. L'horreur des Backrooms tient dans le malaise de ceux.celles qui s'y égarent, dans ce sentiment d'être perdu dans un lieu inconnu, au premier abord familier mais anormalement désert. Leurs proportions démesurées et certaines anormalités spatiales et temporelles finissent par faire naître un sentiment toujours plus grand d'étrangeté et un malaise qui finissent par mener les égarés à la folie et possiblement à la mort, pas nécessairement tués par des entités hostiles mais juste morts de soif ou de faim.
Une exploration trop poussée des Backrooms risquerait d'engendrer une trop grande connaissance de cet environnement et des entités qui vivent, diminuant le côté étrange des Backrooms, transformant celles-ci en un open-world; c'est déjà ce qu'on pressent en visitant le wiki.dot des Backrooms: trop de niveaux, une approche documentaire qui finit par nuire à la sensation première d'inconnu qu'induisait la photo à l'origine des Backrooms. Et en même temps, on ne peut qu'être fasciné par l'étendue du phénomène et le fait qu'une simple photo ait pu donner naissance à un tel univers enrichi par les internautes.
L'actual play Piégés dans les Backrooms, de Sombres Machinations arrive très bien à rendre ce sentiment de perdition et d'inconnu, jouant en même temps sur les distorsions spatio-temporelles des Backrooms. On y croise d'autres explorateurs perdus, sans doute des membres du MEG, et quelques entités, à petites doses. Le MJ arrive à subtilement doser tout ça pour créer l'horreur propre aux Backrooms. L'immersion est encore accentuée par le lieu physique où est tourné l'actual play; vous comprendrez très vite en regardant la vidéo.
Sans aller aussi loin dans l'immersion, il est clair pour moi que la "magie" des Backrooms ne peut opérer qu'à petites doses, en préservant le plus longtemps possible les secrets de cet univers, en exposant les PJ à l'étrange de manière indirecte, peu ou pas de confrontation directe sinon mortelle - on retrouve ça dans les règles de Cthulhu Dark - éviter à tout prix l'effet catalogue ou alors en multipliant les passages caviardés, les documents incomplets et les photos floues, préserver aussi longtemps que possible les mystères... bref un exercice de subtil équilibre entre opacité et révélation.